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L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021-2021] - Ivetot à Yvetot

000 - 2 - L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021-2021] Présentation de l'auteur : quelques repères biographiques

Le plan d'Yvetot, ci-dessus est un extrait  de l'Atlas des routes de France  -  Atlas de Trudaine  - Généralité de Rouen - de Yvetot à Alvimare, Trudaine, Charles Daniel, 1745 et 1780, Cote ENSA : CARTO : CD 37

000 - 2 - L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021-2021] Présentation de l'auteur : quelques repères biographiques

 

ADSM - 3P3_1707, extrait tableau d'assemblage - Hautot Saint-Sulpice

 

Si vous voulez revenir au chapitre précédent ...

000 - 1 - Présentation du blog dédié au patrimoine végétal de la ville d'Yvetot [Ivetoh à Yvetot] L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021 à 2021]  .../..., 

... et avant de vous dévoiler le samedi 26 décembre 2020 la préface écrite par Annie Ernaux en 2019, en souvenir du jardin de son père à Yvetot. 

Le jardin qu'entretenait son père était jadis situé aux jardins de la "Pépinière", face au commerce de ses parents, de l'autre côté de la rue Clos-des-Parts.

Depuis 1989, ces jardins n'existent plus.

 

Quelques repères biographiques expliquant mon goût pour la nature et le végétal

 

Dominique Carpentier et Eric Mardoc ont publié plusieurs livres de Balades généalogiques en Pays de Caux avec des personnages illustres du pays de Caux ; Sportifs de Seine-Maritime en balades généalogiques ; Sportifs de Seine-Maritime en balades généalogiques 2.

Dans celui consacré aux Artistes plasticiens de Seine-Maritime en balades généalogiques avec Yves Bouffigny (1945), Roger Courtois (1945), Roger Douville (1915-1981), Sylvie Cabal-Fauvel (1959), Pascal Levaillant (1957), Jean-Marie Petithon (1942), Claude Troxler (1945), Joel Roquigny (1959), Murielle Vissault (1974-2019), les auteurs me présentent ainsi : 

"Depuis 2006, Pascal Levaillant offre à nos regards, les richesses accumulées au cours de sa vie. Mosaïques, C.A.I.R.N.S et sculptures en bois flottés sont l'expression moderne de son amour pour la nature et les paysages normands. L'allée de hêtres plantée par le journalier Philogone Levaillant, né en 1826 à Hautot Saint-Sulpice, arrière grand-père de Pascal LEVAILLANT a mis du temps avant de devenir celle, majestueuse que nous connaissons de nos jours avant d'arriver au château du Boscol appartenant à la famille Hébert de Beauvoir à Héricourt-en-Caux. Et bien, pour Pascal, c'est la même chose, avant de devenir mosaïste d'art, il a fallu réunir des morceaux épars de vie et de sensibilité artistique pour qu'il devienne un mosaïste reconnu, amoureux du Pays de Caux, la terre de ses racines familiales."

Effectivement dans ce pays de Caux dans lequel j'ai tant vécu, j'aime écouter les cauchois parler leur patois, j'aime aussi flâner à l'ombre des pommiers, fouler l'herbe perlée de rosée, écraser les pommes à cidre sous mes pas dans un verger, cuire les "poires de coq" au sirop, au cidre ou au vin et les savourer, voir défiler le paysage ponctué de clos-masures et de plaines à perte de vue, sentir sur son front l'air saturé de vent qui ondule à la saison sur des océans de lin.

En pays cauchois on ne dit pas bon appétit : on dit plutôt "met tai â tâble, mâque et té tai" ; de même le cauchois, prudent par nature, dit " méfie tai, méfie tai toujou" ou bien "caûse toujou,  l'vent n'est pâs"

 

 

Le berceau de ma famille et de mon enfance

Le Nouveau Monde,  Hautot-Saint-Sulpice

 

Dans ma prime jeunesse et autant que je m’en souvienne, mes premières expériences de cueillette et mon goût pour herboriser remontent aux années où je résidais à Hautot-Saint- Sulpice, petit village du pays de Caux situé à 7 kilomètres d’Yvetot. Je vivais alors à la sortie du village allant vers Héricourt-en-Caux, peu avant l’embranchement avec la route d’Anvéville menant au hameau du « nouveau monde » et à la mare de l’orme.

La mare de l'orme

Jusqu’à mes sept ans, en famille, sur cette route d’Anvéville nous cueillions des baies, des mûres ; nous allions contempler et observer la flore et la faune à la mare de l’orme. Sur la route d’Héricourt seul, vers le Bois Gribout, j’arpentais un petit sentier à travers bois et plaine.

J’en garde un souvenir heureux. 

 

Le chemin de traverse entre Hautot-Saint-Sulpice et le Nouveau Monde

L'endroit où nous allions cueillir des mûres sur la route d'Anvéville.

Quand je repasse à d'autres endroits  de la campagne du pays de Caux, je me souviens  de  la route des Mottes qui d'Hautot-Saint-Sulpice allait vers le PLEINBOSC à Etoutteville. C'était l'endroit où nous allions cueillir des "poyots", c'est à dire des jonquilles  sur les talus  et dans la prairie. Aujourd'hui la culture d'un champ de lin a anéanti ce beau loisir. Le second endroit se situe dans les taillis du château du PLEINBOSC dans lesquels je jouais seul ou avec un de mes cousins le dimanche après-midi. A Etoutteville, chez notre "Tata Golden", nous mangions de bonnes pommes : des pommes à couteaux douces et sucrées comme d'autres qu'on nommait "pomme sû" - locution normande et picarde - car en les croquant nos dents étaient agacées par la prédominance de leur acidité. Au troisième endroit, entre Ectot-les Baons et Etoutteville, soufflait l'esprit de la plaine du pays de Caux. C'était une  des portions de l'ancienne voie romaine  qu'on nous disait aller de Rouen à  Saint Valery-En-Caux. Ses bords étaient couverts de ronciers sur lesquels nous cueillions en famille les mûres pour ensuite faire la confiture. Délicieuses et en abondance nous les stockions dans nos brocs à lait, le broc à lait avait l'avantage de pouvoir bien être fermé avec son couvercle.

 

 

Le taillis du château du PLEINBOSC où mon oncle Marcel était garde-chasse et taupier. Chez eux on dégustait toutes sortes de gibiers et d'oiseaux qu'il chassait dans ce domaine privé. Dans sa cour des peaux de taupe séchaient quasiment en permanence à l'abri des intempéries pendues à des fils ou sur des petites planches étirées au soleil, tendues par des clous de toute part. Ma tante nous régalait le dimanche soir avec sa crème aux œufs, puis je m’endormais sur le coin de la table jusqu'à ce que mes parents lèvent le camp.

Hautot-Saint-Sulpice

Hautot est le village natal de mon père dans lequel j'ai vécu les sept premières années de ma vie.

Mon père Adrien Levaillant, est né le 1er novembre 1922 au hameau du "Nouveau Monde" à Hautot-Saint-Sulpice.

Frédéric et Léonie Levaillant-Fromager au Nouveau Monde

Frédéric était le fils de Philogone François Levaillant, journalier comme son père. Léonie sa femme, tisserande était la fille de Victor Léon Fromager et de Eugenie, Marie-Louise Resse.

Frédéric et Léonie eurent 9 enfants dont deux filles décédèrent en bas âge : l'une Denise  décédée à 9 mois en 1921 et la seconde  Nelly décédée à l'âge de 6 ans en 1935.

Mon oncle Jean, le frère cadet de mon père Adrien se souvient être allé très souvent se promener du Nouveau Monde à la mare de l'orme par beau temps, seul ou en compagnie de son voisin, propriétaire de la maison louée à la famille de Frédéric Levaillant. C'était, dit-il, sa promenade favorite  qui se prolongeait quelquefois par le chemin du  Bois Gribout. C'est aussi au hameau du Bois Gribout que sa  famille prenait le car (carré) des Hangard,  pour se rendre au marché à Yvetot le mercredi et à Doudeville le samedi.

Leur propriétaire travaillait dans une banque à Paris. Il avait hérité de sa famille trois maisons à Hautot Saint-Sulpice.  Ce voisin louait les étés des chevaux de selle pour faire du saut d'obstacle près du lieu-dit la Sècheresse. Mon oncle l'accompagnait pour tenir et relever les barres de saut d'obstacle  à mesure qu'elles tombaient.

Ce parisien était considéré à Hautot comme un "roi", comme quelqu'un qui avait de l'argent. Il venait en taxi d'Yvetot. Il venait souvent  séjourner dans sa maison du Nouveau Monde. Ce monsieur était toujours bien habillé d'un costume et surtout d'un chapeau noir. Ce Monsieur M., leur voisin et propriétaire de la maison du Nouveau Monde qui leur louait, avait offert l'accès au savoir et à la connaissance, aux livres, à la musque aux fils et filles Levaillant. Ce voisin avait fait le séminaire et était destiné à être prêtre, Avec un de ses copains de pension, il avait quitté cet établissement pour se marier plus tard. Il perdit quelques mois plus tard sa jeune femme ainsi que son copain du séminaire qui connut le même sort.

Au Nouveau Monde, mon père Adrien, sa sœur jumelle Geneviève et sa belle sœur Germaine (habit sombre) qui fut assassinée par un soldat américain sur la route qui descendait du plateau à Héricourt-en-Caux, en février 1944, alors que son mari Marcel, mon oncle était encore prisonnier en Allemagne.

Ci-dessus Geneviève et Adrien au Nouveau Monde

Ci-dessous Anne-Marie Mabille-Levaillant

Ma mère est née à dans la commune voisine d'Etoutteville le 11 décembre 1926. Elle était l'une des filles de Jules Mabille et de Pulchérie Alice Avenel. Ma mère avait une passion affichée pour les plantes, les fleurs et les oiseaux des jardins comme la mésange, le rouge-gorge, le bouvreuil, les hirondelles...

Ma mère fut femme de chambre chez un chatelain d'Etoutteville, avant de se marier. 

Ma grand-mère Pulchérie Avenel fut domestique avant d'élever ses sept enfants. 

Son père Jules, rescapé de Verdun, est né à Hattenville le 2 mars 1880. En première noce, il eut 5 enfants avec Marie Delaunay, habitant une commune voisine d'Hattenville : Tocqueville-les -murs. Veuf il épousa ma grand mère Pulchérie Avenel née à Yébleron le 27 mai 1891.

Il fut ouvrier agricole puis cantonnier départemental.

 

La maison où j'ai grandi à Hautot-Saint-Sulpice jusqu'en 1964.

Dans le jardin fleuri de mes parents, j'observe une fleur de sauge

L’allée plantée du château du Boscol à Héricourt en Caux

En 1978, un jour où nous étions tous les deux, sur la route d'Héricourt, mon père et moi, il m’expliqua que son grand-père Philogone Levaillant avait participé à la plantation de la quadruple allée de hêtres. Longue de 900 mètres, la famille de Beauvoir a pu la faire classer en 1943. Elle faillit disparaitre un an plus tard pendant la seconde guerre mondiale, l’armée allemande voulant transformer ces hauts futs en « asperges de Rommel ». 

 

L’allée du château du Boscol à Héricourt-en-Caux plantée par des journaliers en 1871 dont mon arrière-grand-père Philogone Levaillant.

 

En Mars 44 mon oncle Jean Levaillant fût, comme bien d'autres, réquisitionné à 17 ans  par les allemands pour couper des hêtres afin qu'ils soient fichés dans le sol à la verticale, en plaine. Ce dispositif mis en place par l'armée allemande  avait pour objectif de contrecarrer un projet éventuel de débarquement et d'atterrissage de planeurs sur le sol cauchois. Dans le pays de Caux on appelait ces mats, les "asperges de Rommel". 

Au terme de cet hiver il se trouvait sur ce chantier d'abattage sous les ordres des allemands. Ils travaillaient  sous la menace des mitraillettes.  S'ils n'allaient pas assez vite, les soldats allemands leur criaient dessus en vociférant: "attention sabotage" tout en brandissant leurs armes vers eux . Ce jour là, après avoir abattu un seul hêtre de cette allée,  le chantier fût arrêté net. Le chef de la section allemande leur demanda expressément de décamper. Mon oncle fut soulagé intérieurement car il savait que son grand-père était sur ce même chantier en 1871 mais pour un autre motif :  planter tous ces hêtres. 

Le lendemain cette section quitta précipitamment Héricourt-en-Caux pour rejoindre d'autres régiments dans le Nord. 

Deux mois après c'était le débarquement en Normandie.

C'est bien plus tard que j'appris à mon oncle que ces arbres avaient été sauvés par l'intervention du propriétaire du  château qui   - prévenu in extrémis  par sa fille faisant du vélo dans cette allée - avait pu montrer la preuve que cette voie bordée d'une double rangée de hêtres au château du Boscol avait été classée peu avant, en 1943.

Arrêté de classement du 01/06/1943 : est classée l’allée bordée d’une double rangée de hêtres au château de Boscol à Héricourt-en-Caux (Seine-Inférieure) sise sur les parcelles cadastrales n° 50, 52, 53, 57 section D - in : http://www.donnees.normandie.developpement-durable.gouv.fr/pdf/SITES/76064f.pdf 

 

De Hautot-Saint-Sulpice à Yvetot

Ma trajectoire d'enfant issu d'une famille cauchoise originaire d'un petit village du pays de Caux qui est partie s'installer à la ville en 1964, j'avais sept ans.

 

Je suis né à Rouen en 1957, j'ai quitté Hautot-Saint-Sulpice à mes sept ans.

Mes parents sont venus s'installer à Yvetot dans une nouvelle rue appelée Pierre-Jean de Béranger où dès 1963 s’érigeaient une douzaine de petits pavillons de ville.  A l’arrière de la maison, se trouvait le petit potager. Mon père a eu à cœur d’entretenir toute sa vie son jardin. Avec ma mère il créa des plates-bandes garnies d’Œillets d’Inde, de sauges et d’œillets de poète.  Vers mes quinze ans il me permit de m’entrainer à cultiver un petit carré dans son potager.

 

 

La maison rue Béranger, côté rue et côté potager : un contraste saisissant!

Sans  pour autant s'inscrire dans les concours des maisons fleuries de la ville, ils reçurent à multiples reprises un prix de fleurissement dans la catégorie "jardin vu visible de la rue" que la Ville d'Yvetot organisait.

Mes parents à l'été 1983

 

Dès mon arrivée à Yvetot, j’ai pu profiter l’été des activités au centre aéré de la ville - nous allions jouer au bois de Saint-Clair, à la butte de César au bois de la Salle à Touffreville-la-Corbeline que nous appelions,  la butte d'Henri IV - ensuite mes parents m’ont inscrit à la base  des Scouts à Saint-Clair-sur-les Monts avant qu'elle déménage au fond de l'ancien verger des Dames Blanches dans lequel s’est implanté quelques années plus tard le Lycée Jean 23.

 

Séquence guitare au terrain des Scouts, rue de la Gare à Yvetot en 1972.

Au début du 20e siècle, les principes de L'EDUCATION  à, par et pour l'environnement[1] se répandirent  dans différents mouvements en France, dans les  différents mouvements d'Education populaire dont le Scoutisme qui fut un des premiers à l’inscrire dans ses actions éducatives.

J’ai profité d’expériences en pleine nature en Bretagne, dans le Berry, dans les Alpes, dans les Vosges, lors de camps de vacances que je prolongeais en famille tous les étés en Savoie.  

A partir de mes dix ans, chaque été, notre tante, savoyarde d’adoption, nous emmenait en août passer un séjour dans des chalets d'alpage en haute altitude, jusqu'à la fin des années 70.

Nous logions dans des chalets de pierre ou dans des greniers à foin - aux toits de lauze, au plancher de bois - aux portes du Parc de la Vanoise à Bonneval-sur-Arc, à la Rosière de Montvalezan, à Peisey-Nancroix en Tarentaise ou à Valloire, à Jarrier ou à Saint-Sorlin d’Arves en Maurienne là où j’ai réalisé mon premier herbier, au pied des Aiguilles d'Arves à près de 2000 mètres d'altitude à Montrond.

 

​​​​Au pied des Aiguilles d'Arves, à Montrond, Savoie : l'expression de mon goût naissant pour le graphisme, la peinture et l'herbier.

C'est durant cette décennie que j'ai pu observer pour la première fois le chamois, le lapin blanc, la marmottes, le choucas, le bouquetin mais aussi admirer l’edelweiss, les gentianes, le génépi, le chardon comestible des montagnes.

Dans ces mêmes années, en pays de Caux, j’ai vu se créer, dix ans après le Parc National de la Vanoise, le Parc Naturel de Brotonne en 1974. Ce nouveau milieu protégé m'incita à découvrir autrement la forêt de Brotonne grâce notamment à Jean-Pierre Jacques ornithologue et taxidermiste à Yvetot, photographe amateur passionné de nature et fondateur du "Chêne", association de défense de la faune et de la nature basée encore à Allouville-Bellefosse. Jean-Pierre Jacques, l'ornithologue inventa en 1994  une machine à « démazouter » les oiseaux de mer, c'est-à-dire le laveur d'oiseau, le seul équipement qui a fait ses preuves depuis.

Sa rencontre fut déterminante dans ma prise de conscience des problématiques liées à la sauvegarde des espèces animales et végétales notamment dans le parc de Brotonne.

En 1977-1978, été comme hiver, pendant mon service militaire au 13e BCA de Chambéry, j'ai participé à des expéditions en haute montagne, à Chamonix, au col du Petit-St Bernard en Tarentaise, du Mont Cenis aux pentes du col du Galibier en Maurienne, du massif du Vercors, des Bauges au massif de la Chartreuse et à la chaîne de Belledonne.

 

A la caserne Barbot du 13e BCA de Chambéry, au pied des Charmettes où vécut au 18e siècle Jean-Jacques Rousseau chez Mme de Warens

Le bataillon des chasseurs alpins participait occasionnellement à des missions civiles : préparation de la piste de slalom spécial du championnat du monde de ski à Chamonix ; déblaiement d'avalanche (Chamonix) ; réfection de toiture d’une chapelle en Maurienne ; campagne de gazage des renards qui devait éviter la propagation de la rage par le franchissement de la Savoie à l'Ain par le Rhône - Officiellement c'était la mission mais en raison de terrain accidenté, escarpé des montagnes, le sous sol était un vrai morceau d'emmental à trou, ce qui permettait aux renards et aux blaireaux d'échapper au sort funeste qu'il leur était réservé.

A mon retour de Savoie, je me suis installé en 1979 dans un petit logement de la Closerie des Monts à Yvetot avant d’occuper successivement deux appartements plus grands à la tour Guynemer à Yvetot.

 

 Sieste adossé idéalement au talus  caractéristique du Pays de Caux à Saint-Clair-sur-les Monts en 1979.

En 1980, lors de vacances dans le Cantal, près de Saint-Flour, je fus initié à la peinture à l'huile par mon ami Raoul Krout.

L'année suivante en Montagne Noire, je réalisai mon deuxième herbier, herbier de feuilles.

En Montagne Noire près de Sorèze

 

Avec mon ami Michel R., au cours des années 80, nous profitions de nos rencontres en Normandie pour faire des sorties en pleine nature, en forêt, près des mares, dans des zones humides pour des études naturalistes  que nous avons prolongées durant deux décennies. Avec Laurent et Sylvain, d’autres amateurs de vie au contact de la nature, nous avons découvert d’autres terrains d’aventure dans le pays de Bray, dans la baie de Plestin-les Grèves, dans la baie de Seine et sa roselière, dans la baie de Somme, ses phoques, ses herbus, ses salicornes. Dix ans plus tard, les algues vertes envahissaient la Bretagne.

 

Sortie à la mare vers Autretot-Baons-le-Comte, à proximité de l'aérodrome, avec Michel R.

En 1988, j'ai déménagé à la Sente des Courses avant de venir habiter dans la rue Réfigny en 1998.

Ces appartements m’ont permis d’entretenir de petits jardins potagers sur le balcon, chez un particulier ou sur les terrains de mes deux dernières habitations. Ce fut l’occasion de partager ma passion des fleurs et du potager avec mes jeunes enfants.

J'ai à mon tour confié un petit carré à mon fils cadet, rue Réfigny.

Mes expériences d'animateur jeunesse, puis d'éducateur spécialisé exercé à Doudeville puis à Yvetot, m'ont permis à mon tour, d'apporter aux jeunes une éducation à, par et pour l'environnement. En 2001-2002, lors de l'accueil d’un élève éducateur spécialisé au sein de l’Institut-Médico-Educatif d’Yvetot, j'ai assuré le suivi et l'accompagnement du stagiaire et de son projet  d'activité : "l'atelier nature". Je l’ai accompagné dans toutes ses sorties programmées dans la réserve naturelle de l'estuaire de la Seine et dans celle de l'estuaire de la Somme.

Depuis l’année 1983 j’ai eu l’occasion de visiter tous les jardins en Seine Maritime, soit en famille, soit dans le cadre de mes sorties dans le cadre de mes activités professionnelles.

Au milieu des années 2000, suite à la découverte du site de Briare, je me suis adonné à la mosaïque pour prolonger mon art pictural, en changeant de registre grâce à la nature - bois flotté, herbier, land art, photographie, vidéo.

La nature est ainsi devenue ma palette de plasticien.

Sur la dune de Briare, 10 ans après l'hiver 2004

De 2008 à 2017 de la Baie des Veys à la Baie du Mont-Saint-Michel, j’ai parcouru à pied avec ma compagne en 60 étapes le littoral de la Manche dans son intégralité sauf sur les portions urbaines bien évidemment.

 

Randonnées solaires et sportives au sommet des falaises du pays d'Ault au Cap de la Hève de 2008 à 2016

Parallèlement sur cette période nous avons effectué le parcours de la Seine normande, de Poses à l'estuaire de la Seine ainsi que sur le reste du littoral de la Manche du cap Gris nez près de Boulogne (côte d’Opale) à la pointe du Raz au Finistère sud.

A cette période, la marche au plus près de la nature a créé l’envie de reprendre mes  herborisations dans la Vallée de la Seine puis à l'abbaye de Jumièges (2014), au château du Taillis à Duclair (2015) et Yvetot en 2016. C'est là que j’ai démarré mes collectes végétales au manoir du Fay et dans son potager (jardin clos).

Herborisation - action d'herboriser ; promenade ou excursion en vue de recueillir des plantes.

in : https://www.cnrtl.fr/definition/herborisation

 

Au jardin du pavillon Flaubert à Croisset

En prolongement de mes herborisations dans la cité cauchoise j'ai découvert d'autres milieux à explorer en ville et en périphérie. Explorant ces herbages, ces plaines, ces clos-masures, ces jardins en ville, ces côteaux surplombant les hauteurs des vallons conduisant au Val au Cène, je me suis aperçu que ce territoire était suffisamment singulier pour que l'histoire du patrimoine de cette ville à la campagne puisse être écrite.

C'est à ce moment en 2019 que j'ai décidé de recenser les jardins, les arbres, les milieux ayant pu exister au temps de l'ancienne principauté.

De 1964 à aujourd’hui, j’ai observé les mutations de la ville.  J’ai assisté à la fin de la reconstruction jusqu'à l'apparition de vastes lotissements, de zones commerciales, de zones artisanales et industrielles et d'implantations d'établissements scolaires et médico-sociaux,  grignotant une à une des parcelles de nature sur ce territoire.

J’ai vu sortir de terre les lotissements au quartier Réfigny, au quartier du Fay, au Clos des Fonds, au Carquelay à Sainte-Marie des Champs et dans bien d’autres endroits.

 

Hêtres du clos-masure du Verger près du CDIS à Yvetot

Année après année j’ai constaté le démantèlement progressif des talus et fossés des clos-masures. L'ouverture de nouvelles voies durant ces trois dernières décennies a également modifié ce paysage rural comme le firent un à deux siècles plus tôt la voie ferrée Paris-Le Havre et la voie royale à la fin du 18e siècle.

 

 

[1] L'Education à l'environnement est une pratique déjà ancienne qui a pris sa source au siècle des Lumières et surtout au début du XXème siècle notamment dans le mouvement du Scoutisme, un des premiers à avoir intégré ces principes. In l’ouvrage Les métiers de l'animation de Jean-Marie-Mignon, Dunod, 2012 revient sur les fondements de l'éducation à l'environnement. Dans l'encadré 3-7 évoquant les éléments historiques, l'auteur focalise sur ces principaux repères.

Pour plus d'informations je vous invite à découvrir Le site internet www.grainecentre.org,  qui dans la rubrique "éducation à l'environnement " rappelle les différents définitions de l'éducation à l’environnement , l’éducation pour l’environnement,  l’éducation par l’environnement.

Premiers repères bibliographiques

 

le site et le paysage, Anne Cauquelin, Quadrige/ PUF, Paris, 2002,p.16

- Plasticiens  de Seine Maritime en balades généalogiques aux Editions ARCEIN, 2012, p.59.

- ADSM - 3P3_1707, extrait tableau d'assemblage - Hautot Saint-Sulpice

-Archives personnelles et familiales

-  Les métiers de l'animation de Jean-Marie-Mignon, Dunod, 2012

- www.grainecentre.org


 
Artistes plasticiens de Seine Maritime en balades généalogiques: Sortie du livre de Dominique Carpentier et Eric Mardoc samedi 15 et dimanche 16 ...
 

 

Vincent Chicot, avril 2017, Les Jardins suspendus du Havre

« Il a la démarche d’un explorateur. Il explore la Normandie en long, en large et en travers. »

Pascal Levaillant, Carnet d’un explorateur normand, jardin nomade et trésors de mer.

 

 

Sylvain Amic, Directeur de la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, 2017

Au jardin de la Maison des Champs, Musée Pierre Corneille-Petit-Couronne. Un jardin nomade, un herbier contemporain

« Pascal Levaillant s’est plu à réinventer ce lieu où s’expriment la poésie et l’imagination. Dans ce jardin historique où s’enracinent des végétaux séculaires, il a fait jardin en mouvement, sans racine, aux lignes éphémères, L’artiste recompose le paysage et lui donne une signification symbolique personnelle, chargé d’un attachement très fort pour son territoire, qu’il sillonne sur les pas de ses grands auteurs.

La magie de la rencontre et du partage s’opère autour de ses installations par le récit sensible qu’il nous fait de nos paysages familiers, bords de Seine, campagne normande.

Une rencontre avec un « conteur du paysage », qui annonce le nouveau souffle que la Réunion des Musées Métropolitains souhaite donner à cette belle maison d’écrivain. »

 

29 septembre 2017, http://www.tendanceouest.com/actualite-245095-derniers-jours-du-jardin-nomade-au-musee-pierre-corneille-de-petit-couronne.html

" Le Jardin Nomade de Pascal Levaillant, installé depuis mi-mai au Musée Pierre Corneille de Petit-Couronne (Seine-Maritime) ira orner d'autres paysages. Derniers jours pour profiter de cette exposition botanique [...] S'inspirant de Rousseau, Flaubert ou Sand, Pascal Levaillant cultive depuis toujours et avec ardeur l'art de la promenade et de la botanique... Le Jardin Nomade du musée Pierre Corneille s'inscrit dans un théâtre de verdure, où la nature est mise en scène à travers les collections de Pascal Levaillant."

 

La WebTv du Département de Seine-Maritime, 2009

« Voici un artiste original qui compose des paysages avec des mosaïques. Cet amoureux de son territoire arpente les chemins, le long des falaises et des valleuses, à la recherche du paysage idéal. Ensuite son imaginaire prend le relais et ses mains transposent ce que ses yeux ont découvert. »

 

Je vous propose un petit détour généalogique avec qui je cousine,

selon les recherches de Dominique Carpentier et de Gilles Quedeville.

Bernard Alexandre, écrivain, conteur

Jacques Anquetil, coureur cycliste

Daniel Authouart, peintre

Pierre Bérégovoy, ancien premier ministre

Yves Bouffigny, peintre

Alain Blondel, sportif décathlonien

Cyril Bos, coureur cycliste

Victor Boucher, comédien

Bourvil, comédien, chansonnier, acteur, auteur interprète

Cathia Caro, actrice

René Cocagne, peintre aquarelliste

René Coty, ancien président de la République française

Roger Courtois, peintre

Roger Douville, sculpteur

Annie Ernaux, auteure française

Sylvie Fauvel-Cabal, pastelliste

Narcisse Guilbert, peintre

Anne Guerrant, plasticienne

Françoise Hardy,  chanteuse, auteure interprète

Constant Lecoeur, ancien député et chantre du pays de Caux

Janou Legoy, artiste peintre

Valérie Lemercier, actrice, comédienne

Jehan Le Povremoyne, auteur

François Martot, président de l'association Faire Vivre le Manoir d'Yvetot

Dominique Paturel, acteur

Thomas Pesquet, astronaute

Emmanuel Petit, footballeur, champion du monde

Jean-Marie Petithon, peintre

Jean Prevost, écrivain

Joel Roquigny, peintre, graveur, plasticien

Laurent Ruquier, animateur audiovisuel, humoriste

Armand Salacrou, auteur dramatique

Claude Sautet, scénariste et réalisateur

Danielle Denouette, plasticienne

Roger Tolmer, peintre

Claude Troxler, peintre, plasticien

Paul Vatine, navigateur

Karin Viard, actrice

Dominique Carpentier, auteure

Eric Mardoc, auteur

Gilles Quedeville, auteur d'arbres généalogiques

 

 

                                                               V

En mosaïque j'ai représenté la ville d'YVETOT par une représentation satellitaire, signalée par le signe sous le V de la ligne supérieure (tache grise incomplète) au dessus du sommet de  la grande boucle de la forêt de Brotonne, à environ 11 kms à vol d'oiseau de Caudebec-en-Caux, Rives-en-Seine.

 

Focus sur mes chantiers d’art :  Les patrimoines de la Normandie et d’Yvetot. 

Au cours de l'année 2010, préparant une exposition de sculpture et de mosaïque à présenter dans le hall de l'Hôtel de ville d'Yvetot, j'ai sculpté une pièce représentant le Roy d'Yvetot, flanqué ni d'yeux, ni d'oreilles couvert non pas d'un bonnet de coton selon la poésie légendaire de Béranger écrite en 1813, mais d'une couronne de bois flotté parée de smalts vénitiens de Murano.

 

Ces pièces de bois  charriés par les fleuves ou la mer, arrivent à s’emprisonner sur les berges ou sur le rivage surtout lors des grandes marées d’équinoxe.

Je pare ces bois flottés sculptés de smalts vénitiens par la technique du "champlevé" et du "méplat" qu’utilisaient les celtes sur le bronze avec des émaux, sur la pierre  avec la mosaïque par les bysantins et sur plâtre avec la mosaïque "Alicatado" par les espagnols.

 

 

"Le Roy d’Yvetot" © Pascal Levaillant 2011

 

 Sculpture mosaïque sur bois flotté

 

Matières : Bois flotté et smalts vénitiens

 

Pour compléter le tableau j'ai composé  la même année un pixel-artmosaic intitulé :  L'échiquier du Roy d'Yvetot  car jadis la Normandie avait son échiquier, désormais le Royaume d'Yvetot aura virtuellement le sien.

Cette mosaïque s'apparente à une marqueterie, c'est à dire à un assemblage de différents petites lamelles de bois découpées au format carré, aux teintes multicolores.

"L'Echiquier du Roy d’Yvetot" © wooden mosaic - Pascal Levaillant 2011

 

Pour cette exposition valorisant les patrimoines de la Normandie, le pixel-artmosaic du vitrail de l'église d'Yvetot y figurait aux côtés des châteaux et abbayes de la Normandie, de Vernonnet à Jumièges surplombant de part et d'autre la Seine et mon plan scénomosaïque de la Seine normande soit quatorze formats évoquant la thématique "Architecture et Paysages" à l'occasion des 1100 ans de la naissance de la Normandie.

 

Pour honorer les origines scandinaves qui ont contribué à son histoire, j'ai réalisé en 2010 un pupitre qui  s'inspire du motif scandinave et viking peinte sur une stèle provenant de Gotland. Le Gotland est la plus grande île de la Suède, en mer Baltique. Cette stèle ou autrement nommée pierre peinte du mémorial de Martebo date du 5e siècle. Les spirales symbolisent le Soleil et un des symboles d'un culte lunaire remontant à l'âge de bronze. 

Ces terres jadis peuplées par les Calètes furent à plusieurs reprises envahies par les vikings  dont les Danois qui avaient des terres en Scanie.

La seule pierre runique - réplique - est exposée à Rouen près de l'abbatiale Saint-Ouen offerte à la Ville de Rouen en 1911 à l'occasion du millénaire de la Normandie.

Pupitre runique © mosaïque Pascal Levaillant 2010

 

 A Yvetot j'ai été inspiré également par l'"Eclipse du soleil :  Eclipse of the sun.  In Annual Mosaic exhibition 2009 à Exeter, U.K..  

Tous les yvetotais se souviennent de l'éclipse totale de soleil au début de l'année 2000. Pris et saisis tout à coup par le silence pendant quelques minutes, ressentant l'éternité de la nuit, Il était midi en été et pourtant la chute de température se faisait sentir dès que le ciel s'est assombri soudainement. Il y avait des centaines d'yvetotais  portant tous des lunettes de protection pour la contempler. Nous avons partagé la même expérience.

Après l'avoir dessiné au pastel, j'ai voulu la représenter en mosaïque.

Eclipse of the sun © Pixel-artmosaic - Pascal Levaillant 2009


Peu avant à l'Office de Tourisme d'Yvetot et de sa région du 5 aout au 28 aout 2009, Yvetot fut représenté par l'interprétation du vitrail de Max Ingrand.

 

 

 

A la CCRY  devenue la CCYN, j'ai exposé deux mosaïques sur bois flottés : le loup vert et l'éléphant-loup. 

Durant le mois de mars 2011 à la médiathèque de la CCRY d'Yvetot et  de sa région.

 

Le loup vert, mosaïque et bois flotté © Pascal Levaillant 2010

Vous comprendrez que la mosaïque a pris une place  de choix. Mes chantiers de mosaïque d'art ont animé mes travaux depuis 2004, révélés par le Département de la Seine-Maritime dans les Maisons du Département qui ont accueilli l'exposition itinérante "Impressions seinomarines" initiée par Pascal Levaillant  et le Département de Seine-Maritime, présidé par Didier Marie et labélisée "Normandie Impressionniste" . Cette exposition itinérante  s'est déroulée du 14 juin au 30 septembre 2010 à Yvetot- St Valery en Caux, Le Havre et Neufchatel en Bray. dont à la MMD d'Yvetot du 14 juin au 2 juillet 2010.

 

Ci-dessus - Crédit photo M.L., 1980, Montagne Noire

Ci-dessous - Crédit photo Siméon Levaillant, 2006, Yvetot

 

Crédit photo Ridha Dhib, 2012

Amateur d'art depuis mes dix ans, j'ai probablement puisé mon inspiration dans la peinture avec Sisley, Signac mais aussi Dali, Mondrian, Klee, Yvaral...
 

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