29 Avril 2021
Pour la réalisation de la dernière partie de ce chapitre je tiens à remercier spécialement la Ville de Bayeux ; la Ville d'Yvetot et la CCYN pour ses fonds de carte, Alain Joubert à qui j'ai emprunté sa formule, Martine Pioline pour sa contribution textuelle fruit d'échanges nourris avec Alain de Belleguy, Gilles Malgrain, Alain Joubert et Michèle Lesage, les associations "Roumois, Terres Vivantes en Normandie", "A.R.B.R.E.S. Remarquables et "Les Amis des Ifs de la Haye-de-Routot" ; Pierre Rohr correspondant 76 de l'association A.R.B.R.E.S. ; Karin Wendel d'Ivetofta ; la Bibliothèque patrimoniale Villon de Rouen ; la jardinerie Gamm Vert de Sainte-Marie-des-Champs ; la famille Lapert pour leurs archives ; Serge Couasnon auteur de " le petit roi d'Yvetot" et de l'introduction à suivre ; sans oublier la famille Bourdu pour leur autorisation à me permettre de citer l'auteur de l'If.
Pour les photographies le concours des propriétaires des ifs à Yvetot et dans ses environs s'est révélé d'une très précieuse utilité avec une mention particulière pour M. et Mme Martot, M. et Mme Lucas, M. et Mme Fontaine, M. et Mme Tesnière M. et Mme Gaudu, M et Mme Lecoulteux, M et Mme Nestasio, M et Mme Martel, M. Bonmartel... et bien d'autres pour leur facilitation.
Ces sources m'ont permis d'enrichir et d'agrémenter ce chantier d'écriture d'une grande complexité tant les controverses ont été vives de 1950 à 2000 à propos des origines de la Ville d'Yvetot.
Un des ifs de l'espace public yvetotais au carrefour de la rue Niatel et de la rue Ferdinand Lechevallier
Yvetot, « le paradis de l'if » [1]
Serge Couasnon m'a fait l'honneur de me préfacer ce chapitre sur les origines d'Yvetot. Sans lui je n’aurai probablement pas suivi la piste de l'if qui pour lui, dans la langue de Shakespeare sont deux lettres riches de promesses, de rêves... et dans la langue de Molière, l'arbre éternel.
"Aux racines du royaume d’Yvetot
L’histoire, la généalogie, la toponymie ont toutes trois une dimension botanique. Le chercheur part de ce qu’il voit de la façon la plus évidente : les feuilles les plus tendres, les brindilles qui s’agitent sous l’effet du vent, les branches plus solides et le tronc qui l’invite à fouiller jusqu’aux racines, aux sources de la vie et de l’histoire, à exhumer des convergences.
C’est le chemin qu’a suivi Pascal Levaillant en s’intéressant à l’if, arbre sacré et symbole d’éternité.
Nos anciens aspiraient à s’étendre à son ombre à l’heure du dernier repos. Ils ont trouvé en lui un jeune végétal docile lorsqu’ils inventèrent l’art des topiaires et édifièrent avec lui des labyrinthes végétaux.
Le labyrinthe de l’histoire yvetotaise mène-t-il à Ivar, un personnage qui n’aurait laissé d’autre trace que son nom à la bourgade qu’il aurait créée ?
Ou bien ladite bourgade tire-t-elle son nom d’une particularité botanique assez commune en Normandie, en Angleterre et en Scandinavie, la forte présence de l’if ?
Au terme d’une longue et plaisante enquête, Pascal Levaillant défend cette thèse qui m’avait aussi séduit.
Mais il n’est pas interdit de penser que l’if fut planté par un audacieux voyageur scandinave ayant trouvé sur notre plateau cauchois sa terre promise. Un Ivar sachant bien que l’if est du bois dont on fait les héros et une promesse d’éternité."
Serge Couasnon, avril 2021.
Serge Couasnon est connu des yvetotais pour son opus 'le petit roi d'Yvetot" et il fut un des membres fondateurs aux côtés du capitaine Bigot l'initiateur, premier président du CEPC et de Robert Tougard qui le fut par la suite, aux côtés de Mlle Gilles, de M. Fédina, de M. Odon, de Constant Lecoeur du C.E.P.C....
Serge Couasnon pris la succession du capitaine Bigot à son décès.
Plusieurs membres du "noyau" des fondateurs du CEPC furent aussi, autour de Jean Hébert, les créateurs de l'Université Rurale du Pays de Caux.
[1] Titre emprunté à Alain Joubert
2005, sur les pas de Serge Couasnon, avant d’emboiter ceux du professeur Robert Bourdu
De fil en aiguille, l’if dont je connaissais l'existence depuis la fin des années 1960 à Yvetot, rue du Couvent et dans le bois du Mont-Asselin, a aiguisé ma curiosité depuis la lecture du « petit roi d’Yvetot » de Serge Couasnon, sans qui je n’aurai probablement pas suivi la piste de l'if qui selon lui, dans la langue de Shakespeare, sont deux lettres riches de promesses, de rêves... et dans la langue de Molière, l'arbre éternel.
C'est ainsi que j’ai enquêté sur le terrain ailleurs que dans les cimetières, auprès des églises pour me rendre compte de sa place si particulière à Yvetot et ses environs.
Entre 2019 et 2021, j’ai pu dénombrer près de 170 ifs répertoriés et localisés à Yvetot tout en sachant depuis le début du 15e siècle, à de multiples reprises, la ville fut la proie des flammes ce qui a fait périr plus d'un arbre dans ces circonstances.
Sur le territoire de Sainte-Marie-des-Champs, sa voisine, paroisse de l’ancienne principauté, il faut ajouter près de 80 ifs dont un if multiséculaire au cimetière de l'ancienne église près du quartier du Fay et un autre tout aussi âgé adossé à l'église d'Ecalles-Alix, et recenser aussi un if malheureusement abattu à Saint-Clair-sur-les-Monts devant l'actuelle mairie.
Et puis comment ne pas considérer dans les environs d'Yvetot une quarantaine de sujets sur la commune de Saint-Martin de l’if, et près de 200 ifs à Croix-mare dont une ivaie et deux alignements d’ifs ?
Bien sûr ce ne sont pas ces ifs millénaires, tels ceux de la Haye-de-Routot ou celui d’Offranville, qu’aurait vraisemblablement connu un dénommé Ivar. Mais à les compter en si grand nombre sur ce territoire du cœur de Caux, j’ai commencé à établir un lien avec l'hypothèse émise par Serge Couasnon en 2005.
Le cas de l’if, arbre emblématique de la Bretagne et plus encore de la Normandie, nous amène à la thèse que nous soumet Serge Couasnon, bien qu’elle n'ait pas été retenue pour écrire l’histoire officielle d’Yvetot.
Et pourtant l’auteur du « Petit roi d’Yvetot » insiste sur plusieurs points dans son chapitre sur l’origine contestée d’Yvetot.[1]
S’agissant des origines scandinaves.
« … […] du terme topt – que nous traduirons par domaine - n’est contestée par personne. En revanche plusieurs écoles s’affrontent à propos du patronyme qui le précède. Certains y voient un Ive ou Ivi d’origine franque, d’autres, un Ivo ou Ivar viking[2]. Mais il n’est pas totalement impossible non plus qu’il n’y ait ni Ivar, ni Ivo mais simplement … des ifs !
Dans la revue de Rouen (10e année – n°2), Henri Cahan, alors adjoint au maire d’Yvetot et conservateur de la bibliothèque de cette ville, s’appuyant sur les propos d’un président du Rotary Club de Bromöla[3] (Suède) fit d’Yvetot la ville-sœur d’Ivetofta. «Yvetot a pour origine le nom d’Ivar et signifierait la « terre d’Ivar », prétendait-il. « Ivar est toujours un nom d’homme très répandu en Suède ; la légende scandinave indique qu’Ivar, fils Halfdan, aurait été un vaillant guerrier qui aurait conquis la Suède, le Danemark, une partie de l’Angleterre, ainsi que plusieurs pays voisins de la Baltique […]
Pour Henri Cahan, il devenait donc « probable qu’un noble viking se vit attribuer en fief par Rollon une partie de la terre cauchoise, à qui il donna son nom ». Le correspondant rotarien d’Henri Cahan faisait allusion aux travaux des professeurs Arbman et Stenberger.
Hypothèse séduisante que cet Ivar scandinave qui établirait ainsi une parenté supplémentaire entre la Scanie et la Normandie. C’est pourquoi nous prenons immédiatement la route en direction du nord-est de la Scanie. Ivetofta est aujourd’hui une simple paroisse de la commune de Bromöla[4].
La première mention de » ce village – Ywae toffte – date de 1319. Spécialiste de la toponymie de Scanie, l’universitaire Bengt Pamp (cf Skanska orter och ord et Ortnamn i Skane) nous explique sa signification : le premier élément du nom Ive est une forme dérivée de « i » ou « Y », notre if français aujourd’hui « ide » ou « idegran » en suédois moderne. Quant à tofta, c’est la forme plurielle et locale du terme suédois « tomt » ou « toft » qui signifie site ou lieu.
Ivetofta[5] peut donc se traduire par « les lieux où poussent les ifs ».
Ivetofta est située sur les rives du lac Ivö (Ivösjön – le lac des ifs) et face à une île appelée Ivön (l’île des ifs ou l’île dans le lac des ifs) mentionnée dès 1231 et dominée par un sommet de 133 m : l’Ivö klack.
La ville d’Ystad, au sud de la Suède, a d’ailleurs la même origine étymologique qu’Ivetofta. »
Serge Couasnon rapporte l’idée de certains ont cru pouvoir rattacher Ivetofta en Scanie à l’origine des rois d’Yvetot.
« Pas d’Ivar viking donc, au rendez-vous du chercheur lancé sur les routes du Nord. Bengt Pamp ne méconnait pas notre Yvetot, mais ne lui accorde pas la même étymologie qu’à son Ivetofta. S’il confirme l’identité de notre tot et de son tofta, il nous renvoie à notre franc Ivo. Hypothèse que Jean Adigard des Gautries[6] tient pour probable. Cet auteur range Ivi dans la catégorie des « noms scandinaves prétendus ». Il retient pour sa part un nom franc – Ivo – et fait du nom Yvetot un hybride franco-scandinave du type Robertot.
Ivo, c’est aussi le patronyme que retiennent François de Beaurepaire, René Lepelley, Charles de Beaurepaire et Dom Laporte[7][8][9]. Cet Ivo germanique qui aurait aussi donné Isménil (commune d’Allouville-Bellefosse) et Yvecrique au XIIe siècle.
Bengt Holmberg (Tomt och toft som appelativ och ortnammselement – Uppsala – 1946) se distingue en ne retenant pas un nom de personne dans le premier élément de notre Yvetot, mais le même substantif que dans Ivetofta.
L’if étant un arbre commun - et sacré - en pays de Caux, on ne peut d’ailleurs écarter totalement la similitude avec l’étymologie suédoise.
De notre voyage en Scanie et des conclusions de Bengt Pamp il n’est pourtant pas possible non plus d’écarter totalement l’étymon Ivar. »
Ainsi comme pour clôturer cette origine contestée Serge Couasnon revient sur l’idée suivante :
« Il n’est donc nullement impossible qu’un Ivar scandinave, venu chercher fortune en Neustrie, se soit établi sur le plateau cauchois avant la fondation du duché par Rollon.
C’est l’idée de Jean Thorel[10]. Dans la thèse de doctorat qu’il a consacrée à l’origine du royaume d’Yvetot, il situe en effet l’indépendance de la terre d’Yvetot au temps de son fondateur éponyme : un viking nommé Ivar qui se serait installé sur les ruines de l’abbaye de Logium, avant la prise de possession officielle, en 911, de la région de Rouen par Rollon. Et il estime que le royaume d’Yvetot avait acquis sa franchise dès le retour de la Normandie sous l’autorité royale, en 1204. »
15 ans après la sortie de son opus « Le petit Roi d’Yvetot » publié à la demande insistante des Editions Corlet, alors que Serge Couasnon avait quitté Yvetot et le pays de Caux depuis bien plus longtemps, il complète en 2021 sa réflexion à partir de mes révélations sur les origines d’Yvetot par l’if :
Selon lui, les Vikings ont toujours exercé une fascination sur les historiens et les universitaires.
Pour Serge Couasnon, faute d'être totalement convaincu par l'existence et l'installation d'un prétendu Ivar ou Ivo, il avait en effet pris la peine d'accorder du crédit à l'universitaire Bengt Pamp qui nous donnait des racines végétales. SergeCouasnon avait également contacté des suédois d'Ivetofta.
Mais René Lepelley trahit son doute en retenant "les petits ifs" pour Les Yveteaux (61) mais il s'en remet à un hypothétique "Ivo" germanique pour notre Yvetot ou pour notre proche Yvecrique. Et il attribue à un anglo-saxon "Vido" ou "Hwitta" l'origine Iville.
Plus stimulante, dit Serge Couasnon, est la lecture de Maurice Begouën-Demeaux[11] qui s'interroge longuement sur l'expansion du nom Yvetot et de ses dérivés en Normandie et considère que la toponymie "ouvre sur les origines d'Yvetot de curieux aperçus : pour lui, précise Serge Couasnon, l'expansion du nom fait présumer l'existence d'un domaine considérable aux mains des Ives, Ivar, Ivo ou autres personnages gaulois, franc, anglo-saxon, germain ou scandinave dont on ne trouve pas traces concrètes et irréfutables dans l'histoire."
En dernier point, Serge Couasnon me confie que Begouën-Demeaux nous a invité à prendre soin de distinguer les anthroponymes et les homonymes, d'"Ive" (aqua) et "if" (végétal).
Citant un article publié dans la Revue des Sociétés Savantes de Haute-Normandie, cet auteur dresse dans son livre un riche inventaire qui lui apparut à la lecture et à une (sommaire) connaissance des lieux, plus fortement marquée par le patrimoine végétal que par l'héritage historique (Yvetot, Carquelif, Yvelin, Mont de l'If, les Ifs, Ivecrique, Isménil, les Ifs, Yvemesnil, les Petits-Ifs, etc.).
En revanche Begouën-Demeaux ne tranche pas. »
Puis au fil de mes recherches sur les ouvrages ou des chapitres consacrés à l’if dont ceux de Jacques Brosse, Jacques Bril… je finis par découvrir l’ouvrage de Robert Bourdu, éminent spécialiste de l’arbre qui contribua à sauver le chêne d’Allouville-Bellefosse.
En effet Didier Terrier et Pierre Rohr[12] ont bien connu Robert Bourdu qui les a accompagnés lors du sauvetage du chêne d’Allouville.
En revanche qui connait aujourd’hui une de ses conclusions publiées en 1997 à propos d’un autre arbre légendaire : l’if?
« L’étymologie celte et gauloise se retrouve dans un nombre considérable de noms de nos villes actuelles… dont Yvetot en Seine-Maritime »
Robert Bourdu, l’if, 1997.
Robert Bourdu, professeur émérite à la Faculté des Sciences d’Orsay, un des fondateurs et président de l’association A.R.B.R.E.S. contribua à l’entretien et la sauvegarde des vieux arbres comme celui du chêne d’Allouville-Bellefosse.
[1] In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.27.
[2] Noms de lieux dans le Pays de Caux – Maurice Begouën Demeaux – 1977. In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.27.
[3] En réalité cette nouvelle commune s’écrit Bromölla.
[4] Dans la municipalité de Bromölla, il y a beaucoup d'eau, de nature et de parcs. La variation est grande et au sein de la municipalité, il y a, par exemple, des rives avec des prairies de plage, des lacs, des ruisseaux, des sols sableux calcaires et des moraines du substratum rocheux.
Dans la zone urbaine, il y a à la fois des zones avec de vieilles forêts de pins et des zones avec des arbres feuillus plantés. Il existe également des environnements proches de la plage avec eau courante et forêt de plage. In : https://www.bromolla.se/bygga-bo-och-miljo/natur-och-parker/
[5] Le plus grand lac de Skåne, Ivösjön, possède un environnement semblable à un archipel avec un grand nombre d'îles accessibles en bateau ou en canoë. La plupart des îles sont complètement inhabitées et il est possible d'essayer de vivre comme Robinson pendant une journée ou même plus.
[6] Noms des personnes scandinaves en Normandie de 911 à 1066 – Jean Adigard des Gautries – 1954, In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.30.
[7] Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime – François de Beaurepaire – 1979. In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.30.
[8] Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie – René Lepelley – 1993. in : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.30.
[9] Dictionnaire toponymique du département de Seine-Maritime – Charles de Beaurepaire et Dom Jean Laporte – 1984. In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.30.
[10] De l’origine du Royaume d’Yvetot – Thèse de doctorat en droit soutenue par Jean Thorel à l’université de Rouen, 1985. In : Serge Couasnon, Le petit Roi d’Yvetot, Editions Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2005, p.31.
[11] Noms de lieux dans le Pays de Caux - Paris - Editions d'Artrey 1977
[12] Pierre Rohr, Correspondant association ARBRES, Correspondant pour le 76 avec qui je corresponds depuis trois années et que j’ai rencontré la première fois à la mairie d’Allouville-Bellefosse en compagnie de Didier Terrier, maire.
Robert Bourdu établit un lien étroit entre les normands et les ifs, entre Guillaume le Conquérant et les ifs
« L’arc en bois d’if fut une arme mythique et légendaire[1] depuis l’Antiquité […] Ce fut surtout l’arme décisive de bien des combats où les armées des rois d’Angleterre furent engagées. C’est en 1066, à la bataille de Hastings, que les fantassins de Guillaume le Conquérant armés d’arcs puissants surprirent l’adversaire, les cavaliers portant des lances et de lourdes épées. […] Au cours du combat, le roi Harold mourut après avoir reçu une flèche dans l’œil. Guillaume le Conquérant vainqueur, la dynastie normande s’implanta en Angleterre et l’arc en if devint l’arme par excellence des troupes, au point que les mots yew (if) et bow (arc) s’avèrent synonymes. »
En France, si les ifs foisonnent en Normandie et en Bretagne - en haie, en bosquet -ivaie-, en sauvage, en pépinière, en topiaire, en sujet isolé, en buisson, en if millénaire, multi centenaire, couvrant de son ombre l'éternel repos de nos aïeux – ils prospèrent en pays de Caux, sur les hauteurs du plateau de Caux comme à Yvetot et Croix-Mare, sur la nouvelle commune de Saint-Martin- de l’if mais on trouve d'autres sujets à Allouville-Bellefosse, à Valliquerville et à Ecalles-Alix sur l'ensemble du territoire de la C.C.Yvetot Normandie.
L’if est symbole d'immortalité, de mort - ses fruits sont toxiques, on faisait du bois d'if des arcs et des flèches - mais aussi d'espoir puisque l'on crée désormais des pépinières d'if pour satisfaire les besoins de l'industrie pharmaceutique.
Plusieurs chercheurs se sont demandés au cours du 20e siècle si l’if n'aurait pas inspiré la toponymie comme l'ont fait le chêne, le hêtre, le frêne et autres sujets majeurs de notre patrimoine végétal ? Le houx, le charme, le châtaignier…
A propos de l’if, il nous précise que cet arbre possède deux noms, l’un d’influence latine, l’autre d’influence antique ou germanique.
Il apporte des précisions sur l’étymologie :
« l’If se dit Eibe en allemand, yew en anglais et ibar en irlandais, mais taxis en hollandais, taxtae en danois et cis en polonais. On dit tizafa en hongrois, tisovina en croate, tisà en roumain. En Espagne, l’if a deux noms, tejo ou iva, en portugais teixo et en italien tisso. »[2]
Pour ce qui nous intéresse à propos de ses recherches sur l’if, Pierre Bourdu distingue deux étymologies.
« … […] le celte ibos ou ibor – l’ivos gaulois d’où nous vient le mot if – et le latin taxus … […] Les Eburons, peuple de la Gaule qui occupait les territoires de l’Escaut au Rhin, tiraient leur nom de l’if. L’étymologie celte et gauloise se retrouve dans un nombre considérable de noms de nos villes actuelles : Evreux et Evres dans l’Eure, Evricourt dans l’Oise, Evrecy en Calvados, Ivry ou Evry dans l’Essonne. A Iwuy dans le Nord répond Ivoy dans le Cher et Ivory dans le Jura, à Yvetot en Seine-Maritime, Yvignac dans les Côtes d’Armor. »[3]
Robert Bourdu nous confirme que cet arbre, peu fréquent à l’état sauvage, a donné son nom en France à de nombreuses villes insistant ainsi sur les multiples raisons qui ont poussé les hommes à marquer leur attachement à son incarnation toponymique autant d’origine mystique qu’utilitaire.
« On le rencontre à l’état naturel en Bretagne[4] et en Normandie… […] Les ifs bretons et normands sont aussi connus pour les merveilles ancestrales qui ornent les cimetières et les porches des églises. Mais on le trouve aussi au naturel, associés au houx […] l’if sauvage est aussi présent dans les forêts humides des Côtes d’Armor, dans la forêt de Beffou près de Loguivy-Plougras[5]… »
En Normandie j’ai observé des populations d’ifs sauvages et naturels comme celles sur les coteaux escarpés de la Cerlangue, de Villequier, de Duclair, de Saint-Pierre-de-Varengeville, de Caumont, de La Bouille, de Canteleu ou encore d'Orival. A Yvetot je les ai vus à deux endroits : le premier dans les bois du Mont-Asselin sur le fond du val au Cesne au croisement des communes d'Yvetot - Saint-Clair-sur-les-Monts et d'Ecalles -Alix et une trentaine d'ifs qui se sont installés naturellement sur un talus d’une ancienne cour-masure au quartier du Fay - une trentaine d’iveteaux - jeunes pousses.
Robert Bourdu décrit les différentes caractéristiques de l’if dont celles-ci.
L’if au naturel
« Par le truchement des oiseaux qui, après avoir absorbé graines et arilles, disséminent seulement la graine non digérée, l’if peuple de petites stations »[6]
« L’if aime par-dessus tout la tranquillité. Il est adaptable et indifférent à la nature du sol, bien que d’aucuns lui attribuent un penchant intime pour les sols calcaires. Il ne rechigne cependant pas à s’adapter à un sol argileux ou acide, sinon que ferait-il en Bretagne et en Normandie ? Pour avoir la paix et jouir d’un peu de sérénité, il accepte des habitats qui répugneraient à beaucoup. C’est ainsi qu’on peut le rencontrer en des endroits escarpés et peu accessibles. »
Les ifs plantés[7]
« Les ifs plantés au Xe et au XIe siècles abondent. Celui de Lalacelle dans l’Orne dépasse peut-être mille ans, mais de peu, comme ceux de Saint-Ursin et de Tessy-sur-Vire dans la Manche, de Pommerit-le-Vicomte et d’Yvignac dans les Côtes-d’Armor, d’Offranville en Seine-Maritime, de Boiney et de Foulbec dans l’Eure… »
L’if au regard du botaniste[8]
« L’if est un petit arbre qui atteint rarement quinze mètres de hauteur et encore plus exceptionnellement vingt mètres. Il peut se réduire à un buisson à la suite de tailles répétées ou selon les variétés ; ses branches tortueuses, alors entremêlées, naissent de la souche. Son nom reconnu par les botanistes du monde entier est Taxus baccata L. - Le L. qui suit le nom signifie que sa description complète – ou diagnose – fut donnée par le célèbre naturaliste suédois Linné. L’if fait partie d’une famille modeste et menacée, les Taxacées. »
Moins connue du grand public et plus rare est l’ivaie.
L’ivaie - définie aussi comme une iveraie - on peut citer celle de Pédordel dans la commune de Moustéru en côtes d’Armor :
L’Allée d'ifs de Pédordel à Moustéru est classée « Arbres remarquables »
Le site de la commune qui en fait la promotion la présente ainsi : « Cet ensemble de 90 ifs tout à fait original, plantés de manière géométrique en forme de nef. Il fait penser à une chapelle de verdure avec une longue nef étroite, une croisée de transept et un chœur. »
Ces arbres remarquables sont considérés comme une ivaie plantée sur un plateau sommital surplombant Caadout, Ploumagaar, les bois de l’Isle et Krec’h Kan.
Ce site peuplé de 120 sujets a perdu, lors de l’ouragan de 1987, 30 spécimens.
Dans le pays de Caux cinq sites près d’Yvetot dont deux sur la commune abrite deux ivaies - bosquets d’ifs - dont un à l’endroit de l’ancien manoir du Bailly (15 ifs) et un autre à l’endroit de l’ancien couvent des Bernardines (8 ifs) et trois autres ivaies non loin d’Yvetot comme deux ivaies de 90 sujets chacune à Croix-Mare et au Mesniltate où se trouvent deux bosquets de 7 ifs à 10 ifs.
Les ifs des villages.
« L’if des villages, des cimetières et des jardins.[9] La valeur sacrée et symbolique comme les propriétés simplement biologiques de l’if expliquent sa localisation urbaine ou villageoise. […] Son mode de ramification et sa réponse parfaite à tout élagage expliquent son utilisation pour la décoration des parcs et jardins. […] il faut revenir aux vieilles traditions antiques qui voyaient en l’if le symbole du renouveau et la survie de l’âme. […] A la Haye-de-Routot, dans l’Eure deux gros ifs, célèbres et creux, renferment, l’un une chapelle, le second un petit oratoire. [Au fond du jardin ou à l’angle d’une terrasse, l’if peut indiquer les limites d’un domaine seigneurial ou abbatial ; mais dans la cour d’une ferme ? […] L’if sauvage n’étant pas un arbre courant, rappelons l’obligation formulée par les rois et les ministres de planter des ifs, non pas dans les cimetières mais auprès des maisons. En 1663, alors que Colbert allait devenir ministre, un édit ordonna de planter un if auprès de toute maison en construction. Pour l’if […] Tenus de se plier aux ordres[10], les paysans ne le firent pas sans rechigner mais, l’arbre planté, il n’était plus question de l’abattre, même si ces lois, quelques siècles plus tard, devaient tomber en désuétude. »
Poursuivant l’évocation de cet arbre légendaire mais aujourd’hui menacé, je propose de rapporter ce que Martine Pioline m’a confié.
Mme Pioline[11] a été « Inspectrice des sites et paysages » à la DREAL Normandie - Service régional décentralisé du Ministère de l’Ecologie. Elle s’est occupée de l’instruction et du suivi des demandes de protections de paysage et de la gestion de ces paysages protégés. C’est dans ce cadre qu’elle s’est intéressée aux arbres en général. Au cours de sa carrière, Martine Pioline a pu réaliser avec deux architectes-paysagistes parisiens, l’inventaire des parcs et jardins de l’Eure et la Seine-Maritime.
Retraitée, aujourd’hui elle consacre une partie de son temps libre, pour le compte de l’IEJP -Institut Européen des Jardins et des Paysages, basé à Bénouville dans le Calvados-, et de l’APJN -Association des Parcs et Jardins de Normandie (Eure et Seine-Maritime) – à la réactualisation et la poursuite de cet inventaire avec une équipe de volontaires.
« [12]En Normandie l'if fait partie de notre patrimoine immatériel culturel et cultuel.
L'origine du mot provient parait-il du nom donné au dieu gaulois Ivos.
Une présence spatiale, intemporelle et spirituelle.
L'if est présent sur une bonne partie de la planète à l'exception des zones arides et désertiques. En France, la Bretagne et la Normandie sont des terres d’accueil de l’if. Le climat et le sol sont propices à son implantation et à son évolution.
Apparu il y a environ 120 millions d’années, l’if a une grande longévité pouvant atteindre 4000 ans comme celui d’Autriche, 3000 ans pour un sujet en Angleterre, et 2000 ans pour des sujets en France, dont ceux de La Haye de Routot, 1500 ans.
Utilisé dès la préhistoire, le bois d'if servait à la confection des outils, ou comme pilotis des cités lacustres. Connu pour ses diverses qualités, de l’Antiquité au Moyen-âge on fabriquait des boucliers, des arcs, des lances et des flèches enduites du poison de ses graines.
Cet arsenal de guerre permit aux anglais de gagner les batailles de Crécy et d'Azincourt. Décrit par Théophraste, philosophe et botaniste au 4e siècle au 3 e siècle avant notre ère, déjà cité dans la littérature de Virgile et de Pline l’ancien au 1er siècle après J-C. Depuis longtemps sa toxicité et sa nocivité fut attestée.
Il a été implanté pour deux raisons : sa toxicité qui permettait jadis d’éloigner les animaux d’élevage des cimetières, alors souvent enherbés et plantés de pommiers, et pour son pouvoir, réel ou supposé, de purification de l’atmosphère.
L’if est un arbre multi millénaire. Il n’a pas toujours été introduit lors de la construction des églises mais les a plutôt précédées.
Selon les cultures et les civilisations la mythologie renseigne sur ses symboles. Dans la mythologie grecque l'if représente les divinités du monde souterrain qui remontaient sur terre pour accomplir des malédictions. Dans la mythologie celtique, l'if est l'arbre sacré des druides, il symbolise la mort, accompagne et veille sur les défunts. La couronne d'if que portaient certains prêtres signifiait l'immortalité ; l'if défie la mort, il la nie. Pour les chrétiens, l'if est le symbole du lien entre ciel et terre ce qui explique sa présence près des églises ou dans les cimetières.
Dans les parcs et jardins, en horticulture, l’if est utilisé en topiaire et pour la réalisation de broderies. Aujourd'hui, son usage dans la fabrication de médicament (molécules de Taxol et Taxotère) vont permettre de ralentir, voire de stopper la progression de cellules cancéreuses. Seule la graine contenue dans la baie rouge n'est pas consommable car extrêmement toxique. »
L’if en haie
« L’if, sans doute, est, de tous les arbres, le plus docile. Il possède, ainsi qu’on l’a vu, la propriété de redonner vie et vigueur à des bourgeons de la base si l’on coupe l’extrémité de ses rameaux. On peut donc réaliser des haies de grande taille, de deux mètres ou plus, très touffues sur toute leur hauteur. »[13]
L’if en topiaire
« La topiaire connut au XVIIe siècle une grande faveur encore. Le Nôtre, jardinier du roi, et ses disciples utilisaient ces décorations vertes pour agrémenter les parterres géométriques et les allées qui ordonnaient l’espace parfaitement et rigoureusement maîtrisé »[14]
Désormais on sait maintenant que beaucoup de noms d’endroits portent l’if dans leur patronyme comme dans le Calvados ; Condé sur Ifs, Ifs ou comme dans l’Orne - les Yveteaux - ; en Seine- Maritime : Yvetot, Mont de l’If, Saint-Martin-de-l’If, Tourville les ifs ; Saint-Pierre-des-Ifs dans l’Eure ; Yvetot-bocage anciennement Yvetot dans le Cotentin qui abrite plusieurs ifs dont le fameux if du cimetière qui fut abattu mais remplacé par un jeune if. A la fin de la grande guerre, pour éviter la confusion entre les deux [Yvetot], le Département de la Manche décida d'appeler cette commune proche de Valognes - Yvetot-Bocage - et d’après les recherches de Jacques Brosse et de Robert Bourdu d’autres cités ont rejoint cette liste à ma grande surprise comme Evreux, York en Angleterre, Yvignac-la-Tour, Yffiniac en Bretagne et d’autres cités sur d’autres continents.
[1] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.71-72.
[2] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.51.
[4] http://callac.joseph.lohou.fr/if.html : dans cet article est publié un supplément sur l'If. Article de M. Robert BOURDU.
[5] D’après R.Lami et J.M Géhu, la forêt de Beffou aux confis des Côtes d’Armor, sur le commune de Loguivy-Plougras est célèbre pour la présence exceptionnelle d’ifs (taxus baccata) dans le sous-bois aux côtés d’Ilex aquifolium (Houx), dans cette forêt (hêtraie). Les auteurs signalent que l’if est abondant s’accompagnant d’un tapis herbacé atypique et que les forêts à sous-bois d’ifs sont devenues fort rares en Europe. In : https://pmb.bretagne-vivante.org/pmb/uploads/PAB_lami_1963_35.pdf
[6] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.38-39.
[7] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.28-29.
[9] In l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.57-61.
[10]Les paysans tenus plus tard par Sully à cause des bestiaux, in : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, p.64.
[11] Martine Pioline, avec les contributions d’Alain Joubert, Alain le Belleguy et Gilles Malgrain. In l’If en Normandie – La Normandie, terre d’accueil de l’if.
[12] Synthèse de ses travaux qu’elle m’a confié en janvier 2021.
[13] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.42.
[14] In : l’if, Robert Bourdu, Actes sud, 1997, p.44-45.
Un yvetotais à Yvetot-bocage l'autre Yvetot de la Normandie où j'ai également observé plusieurs ifs
Regard de Pierre Rohr[1] sur les ifs de La Haye-de-Routot
Pierre Rohr, correspondant régional de l’association « arbres remarquables » insiste sur le déclin des ifs par l’intervention humaine pour des motifs variés car les agriculteurs ont arrêté de les planter dans leurs haies bocagères (risque mortel pour le bétail) pour le risque de chute lors des tempêtes, pour des raisons sanitaires et de sécurité près des églises et cimetières…
« La visite en Normandie des membres de l’association a été l’occasion de voir ou revoir les ifs millénaires de la Haye de Routot dans l’Eure.
Cette visite rentre dans le cadre de la mise en œuvre de la route des ifs « millénaires » de Normandie.
Arbre de mort ou des morts, mais aussi arbre de vie, l’if (taxus baccata) est un arbre plein de surprise de par sa longévité, ce feuillage toujours vert et sa situation dans les lieux protégés des animaux de par sa toxicité.
Les premières gravures connues nous montrent des arbres touchés par la foudre, déjà avec des cavités ouvertes. Rapidement une chapelle est installée dans un if et un oratoire dans l’autre.
La croissance de la circonférence est un indicateur de l’âge de ces arbres, on peut en déduire qu’ils dépassent les milles ans.
Compte tenu de leur âge et de leur reconnaissance comme arbre « célèbre », ils font l’objet d’un suivi et de soins. Dans les années 2000 notre association leur attribue le label Arbre Remarquable de France. C’est à cette époque que de gros travaux de consolidation de la chapelle sont entrepris avec l’aide du professeur Bourdu. Afin de consolider l’arbre et la chapelle un bloc béton est coulé après élimination de la matière végétale interne.
En 2013 un jaunissement soudain des branches en aplomb de la propriété riveraine inquiète l’association des « Amis des Ifs ». Une enquête est ouverte, plainte déposée à la gendarmerie car l’on pense à l’empoisonnement par un produit de démoussage projeté sur la toiture voisine.
Le dépérissement évolutif d’une partie de l’arbre demande l’aide d’un spécialiste en la personne de Christophe Drenou. Le rapport qu’il produit est d’une grande qualité, chaque branche est décrite, les photos anciennes interprétées, les causes explorées, des préconisations proposées.
Depuis 3 ans celles-ci sont misent en œuvre : description annuelle de l’évolution du dépérissement, limitation des tailles et de l’enlèvement du bois mort, mais surtout reconstituer un sol prospectable trop fortement compacté par le piétinement.
Un revêtement handi norme a été posé entre les 2 ifs permettant en évitant le tassement du sol, on l’espère, de maintenir la connexion racinaire entre les 2 végétaux. La pose d’une couche de bois fragmenté et d’une lisse interdisant l’accès sous le houppier complète les actions de protection.
La visite de notre association nous a permis de constater la colonisation par de nouvelles radicelles tant en extérieur qu’en intérieur.
L’arbre souffre, il abandonne une partie de sa structure, il a même produit 2 ans de suite une branche portant des fruits femelles (des arilles). Ce phénomène rare même exceptionnel montre la capacité d’un if mâle de vouloir assurer sa descendance en l’absence d’un if femelle.
Notre association est partie prenante avec la commune, l’association communale et la grande partie de ces habitants pour apporter notre soutien afin que vive encore longtemps encore ces témoins du passé et que pour encore de nombreuses années les amoureux des arbres viendront à leurs pieds les admirer. »
L’action patrimoniale des amis des ifs[2] – La Haye de Routot
« En septembre 2014, l'association « Les amis des ifs » a été constituée en réponse à une tentative de destruction de l’un des ifs vénérables de La Haye de Routot au moyen de pesticides. Cette nouvelle association a rassemblé les opinions de plusieurs experts pour discuter de la santé future de leur arbre suite à la tentative d'empoisonnement. L’opinion générale de ces experts a été « wait and see », attendons et voyons, ce qui est un conseil avisé pour tous les très vieux ifs qui nécessitent un temps de récupération à la suite de toutes sortes de traumatismes. Bien que presque un tiers des branches de l'arbre semble mort, on constate une forte croissance du reste de l’arbre et l'espoir qu'il puisse continuer à vivre sur son côté sain. Ce que cette mésaventure a réussi à faire, c'est que le public a regardé avec un œil neuf ces arbres et pris conscience du tout petit nombre de vieux ifs de cimetière subsistant en France et donc de leur rareté. « Le groupe (anglais) des ifs vénérables » a recensé seulement 26 arbres similaires. « Les amis des ifs » ont fait savoir que ces arbres sont notre héritage naturel et que cela peut intéresser tout le monde, et en particulier les enfants, pour leur valeur unique. »
Cette association avec deux autres associations ont créé une brochure à la découverte des ifs millénaires normands : « Roumois, Terres Vivantes en Normandie et « A.R.B.R.E.S »
L’if, arbre menacé et à protéger.
L’if apparait dans la liste rouge des espèces menacées.
Espèce courante en Europe, l’espèce est menacée au point que l’arbre est protégé et en forte récession en Angleterre. Récession due en partie à son usage intensif pour la fabrication d’armes jusqu’à l’avènement de la poudre à canon. Mais pas seulement car les forêts d’Angleterre n’occupent plus que 7% de son territoire insulaire. En France la forêt gagne du terrain cependant l’if est protégé car menacé.
Le taxus est protégé au titre d’habitat prioritaire en Europe et drastiquement selon les régions.
L’if (Taxus) devient une espèce en voie de raréfaction. L’Europe s'est emparé de ce constat en protègeant les ivaies (peuplement d'ifs) en zone d'habitat prioritaire : l'abatage est interdit sans autorisation spéciale.
Le Professeur Bourdu, rappelle ceci
« Puisque l'arrachage d'un if est proscrit par les lois sacrées de la tradition orale et qu'il est, selon les superstitions les mieux établies, puni de la haute peine, il serait peut-être bénéfique de planter des ifs[3] […] En effet[4], une superstition des plus solidement ancrées dans la population est de présumer que toute personne responsable de l’abattage d’un if périt dans l’année. »
L’if apparait dans la liste rouge des espèces menacées.
La Liste rouge des espèces menacées constitue un état des lieux visant à dresser un bilan objectif du degré de menace pesant sur les espèces à l’échelle d’un territoire donné. Elle permet de mesurer le risque de disparition d’une région des espèces, de la flore, de la fonge[5] et de la faune qui s’y reproduisent en milieu naturel ou qui y sont régulièrement présentes. Selon la méthodologie de l’UICN, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des 11 catégories de la Liste rouge en fonction de son risque de disparition de la région considérée.
Taxus baccata L., 1753[6] : If à baies ( Français ) ; Liste rouge de la Flore vasculaire de Haute-Normandie (2015) (listé Taxus baccata L. ; listé LC, préoccupation mineure
L'Union européenne considère maintenant ses peuplements comme habitat prioritaires, selon la Directive 21 mai 1992 du conseil européen, N° L 206/7 du JO 22.7.92 et version consolidée de 2017.
En France, l’if fait l'objet d'une réglementation pouvant interdire « le ramassage ou la récolte et la cession [...] de ces végétaux ».][7]
Pour compléter l’information le département de la Manche a édité un excellent document sur l’if.[8]
En guise de conclusion, qui sait si un jour la découverte d’un précieux document viendra éclairer une nouvelle fois les origines d’Yvetot, la connaissance étant toujours provisoire attendant d’être dépassée ?
Une autre légende dit qu’un vieil if[9] a existé à Yvetot, pour autant il n’a pas été repéré par Gadeau de Kerville entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.
Les coteaux escarpés de vallée de la Seine abritent de nombreux ifs sauvages, de la Cerlangue à Croisset, l'if « toujours vert » reconnaissable à sa silhouette sombre a été vu, lors de multiples campagnes d’exploration, de leurs embarcations légendaires par les vikings et Rollon prêts à cingler [10]l vers Saint-Wandrille, Jumièges et Rouen il y a plus d’un millénaire.
Les atouts de cette ressource précieuse, à portée de main, les a probablement convaincus de s’établir dans cette vallée fertile et sur les plateaux avoisinants peuplés d'ifs.
Si leur présence est moins abondante sur le plateau de Caux, en revanche la ville d’Yvetot abrite près de 155 ifs dont beaucoup sont multiséculaires comme celui situé face à l’ancien tribunal de Grande Instance d’Yvetot, rue du Couvent : un survivant des derniers bombardements de la Seconde Guerre mondiale !
La présence d’autant d’ifs – près de 240 ifs répartis sur l’ensemble de la ville d’Yvetot et de Sainte-Marie-Des-Champs – n’est-elle pas un témoin patrimonial de l’histoire de la ville qui selon Jacques Bril veut dire « la terre des ifs ou la lande des ifs » ?
Et que dire de la présence de 591 ifs sur le territoire de la CCYN, total provisoire à ce jour!
Aujourd'hui, pour ceux qui abritent chez eux cet arbre légendaire à l’abri des regards ou qui le mettent en valeur, j’ai constaté que l’attachement des yvetotais à cet arbre symbole d’immortalité et d’éternité est fort.
Dans l’espace public, la ville d’Yvetot entretient une dizaine d’entre eux.
Le trésor caché d’Yvetot et de la CCYN ne serait-il pas justement l’if !
Dès lors l’histoire ne pourra plus ignorer après ces recherches successives depuis plus d’un demi-siècle ces nouvelles conclusions connues depuis 1997
Pour balayer les clichés les plus éculés sur la capitale cauchoise … et si Yvetot, en quête d’image globale depuis l’après-guerre suite à sa longue reconstruction, s’appuyait sur cet arbre symbole elle valoriserait ainsi un patrimoine inédit méconnu des yvetotais et des normands et arborerait une nouvelle effigie : l’if pour l’éternité.
De même la CCYN pourrait s’emparer de cette figure végétale emblématique pour augmenter la valeur ajoutée à son territoire et pour ajouter une nouvelle figure patrimoniale à notre contrée, ce qui ferait surement plaisir à Pierre Rohr, à Jacques Bril, à Robert Tougard, à Serge Couasnon et au regretté Robert Bourdu, lui qui a sauvé le vénérable et admirable "chêne chapelle d'Allouville-Bellefosse" grâce à son expertise et à son amour des arbres et pas seulement remarquables.
[1] Pierre Rohr, Correspondant association ARBRES, Correspondant pour le 76
[2] La Haye de Routot, une cause à défendre - Ancient Yew Grouphttps://www.ancient-yew.org › userfiles › file › La...PDF- Le petit village normand de La Haye de Routot a de bonnes raisons d'être connu. ... En septembre 2014, l'association « Les amis des ifs » a été constituée en ..
[4] L’If, "le nom de l'arbre", Actes Sud", 1997, p. 64.
[5] Ensemble des champignons d'un lieu déterminé.
[6] http://uicn.fr/wp-content/uploads/2018/04/guide-pratique-listes-rouges-regionales-especes-menacees.pdf
[7] Arrêté [archive] du 13 octobre 1989 relatif à la liste des espèces végétales sauvages pouvant faire l'objet d'une réglementation préfectorale permanente ou temporaire. http://fr.wikipedia.org/wiki/If_commun#:~:text=L'if%20commun%20(ou%20if,parfois%20appel%C3%A9%20if%20%C3%A0%20baies.
[9] Liste des arbres | Les têtards arboricoleshttps://lestetardsarboricoles.fr › wordpress › liste-arbres-...
4 sept. 2015 — (k); Rozoy-Bellevalle (Aisne) vieux poirier (k); Saint Christophe à Berry (Aisne) un ... Juignac (Charente) vieil if (K); Saint-Même-les-Carrières (Charente) très beau ... vieux cerisier (K); Yvetot (Seine-Maritime) très vieil If (K).
[10] Terme employé dans la navigation y compris en Seine du fait des nombreux méandres qui caractérisent le fleuve à marée.
A ce stade de cette recherche l'examen de la toponymie associée au Vert-Bosc (commune rattachée à Touffreville-la-Corbeline) et Yvemesnil (Isménil) de la commune d'Allouville-Bellefosse et Yvelin permet de comprendre l'existence de ces endroits.
Verbosc (Le) ; In parrochia Sancti Petri de Virido Bosco (sans date); Ecclesiam Sancti Petri de Viridi Bosco (1207); Viridis Boschus (vers 1240); Viride Nemus (1337); Le Vert Bosc (1431); Terre du Verbosc (1406-08); Fief du Vertbosc (1461); Ecc. Sancti Petri de Viridibosco (22-6-1470); Saint Pierre du Vertbosc (1552); Ecc. par. Sancti Petri de Viridibosco (1646-1649); Saint Pierre du Verbosc (1709); Saint Pierre du Verbosc (1717); En la par. du Vert-Bosc, fief du Vert Bosc que l'on dit estre baronnye (1503);Fief noble anc. appelé la châtel. du Verbosc par. du Vertbosc (1583); Saint Pierre de Viridibosco (1546); du Verbosc (1615); Verdbosc (1648); Le Verbosc (1704); Le Vertbosc (1715); Le Vertbosc (1757); Le Verbosc (1953) ; Hameau, commune de Touffreville-la-Corbeline , anc. paroisse et commune.
Marettes (Les) ; En la par. du Vert-Bosc, fief des Marettes (1503) ; Fief, paroisse du Verbosc, commune de Touffreville-la-Corbeline.
In : https://dicotopo.cths.fr/search : taper Verbosc (Le)
Yvemesnil ; Allouville-Bellefosse ; Hameau, paroisse d'Allouville, commune d' Allouville-Bellefosse.
Isménil ; Apud Yvemesnil (1274); W. de Yvemesnil (1215); Magister R. de Yvemesnil (vers 1240); R. de Yvemesnillo ( xiii e siècle); Ymemesnil (1250); G. de Yvemesnil (1390-93); Id (1407); Ivemesnil (1486); Yvemesnil (1514); Isnemesnil (1608); Ismesnil (1647); Ismenil (1756); 1/2 fief nommé Yvemesnil appartenant à R. d'Yvemesnil (1503);Fer. d'Ivemesnil (début xvi e siècle); 1/8 de fief d'Ismesnil (1605); Isseménil (1757); Isménil (1876); Isménil (1953); Fermes d'Isménil (1954) ; Allouville-Bellefosse ; Hameau, paroisse d'Allouville, commune d' Allouville-Bellefosse.
In : https://dicotopo.cths.fr/search : taper Yvemesnil et/ou Isménil
[Yvelin]
Val-Yvelin ; Val-Yvelin (1566) ; Touffreville-la-Corbeline ; Hameau, commune de Touffreville-la-Corbeline.
Yvelin ; Yvelin ( xvii e siècle); Hyvelin (1715); Hivelin (1757); Yvelin (1879) ; Croix-Mare ; Hameau, commune de Croixmare.
In : https://dicotopo.cths.fr/search : taper Yvelin
avec l'aimable autorisation des éditions CTHS.
Présentation un aperçu de quelques ifs que j'ai visité sur les pas de Gadeau de Kerville et de Robert Bourdu en Normandie -Eure et Seine Maritime - et des amis des ifs de La Haye de Routot
avant de vous présenter quelques uns des ifs yvetotais et localisés sur le territoire de la C.C. Yvetot Normandie.
in : Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fascicule I, extrait du Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen, Année 1891 source Bibliothèque Municipale et Patrimoniale Villon de Rouen, cote Norm mm 816 1
in : Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fascicule I, extrait du Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen, Année 1891 source Bibliothèque Municipale et Patrimoniale Villon de Rouen, cote Norm mm 816 1
Ci-dessous 130 ans plus tard au même endroit à l'occasion de mon étude botanico-historique, sur les pas de Gadeau de Kerville
in : Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fascicule I, extrait du Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen, Année 1891. Source Bibliothèque Municipale et Patrimoniale Villon de Rouen, cote Norm mm 816 1
in : Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fascicule III, extrait du Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen, Année 1894, 2eme trimestre. Source Bibliothèque Municipale et Patrimoniale Villon de Rouen, cote Norm mm 816 3
Ci-dessous le même if 125 ans plus tard à l'occasion de mon étude botanico-historique à Offranville, sur les pas de Gadeau de Kerville: depuis comme vous le constaterez l'if a été étêté.
in : Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fascicule VI, extrait du Bulletin des Amis des Sciences naturelles de Rouen, Année 1930 ET 1931. Source Bibliothèque Municipale et Patrimoniale Villon de Rouen, cote Norm mm 816 6
Ci-dessus, cette vue prise par Gadeau de Kerville représente l'ancien if de l'ancien cimetière de Quévreville-la-Poterie non loin de Boos, if qui a été abattu depuis comme vous le constaterez sur cette image ci-dessous.
Henri Gadeau de Kerville est connu des normands. Il s'est illustré notamment pour ses travaux de botaniste.
Il est né à Rouen en 1858 et est décédé en 1940.
Le bel if du cimetière de Gouy, petit village qui abrite également "le cheval préhistorique" de Gouy dans une de ses grottes secrètes.
Puis avant de découvrir ceux d'Yvetot je vous propose un détour vers quelques ifs dans l'Orne à Les Yveteaux et dans la Manche à Yvetot-Bocage
L'if de l'église Saint TAURIN, Les Yveteaux...
L'ancien if de l'église et du cimetière d'Yvetot-Bocage qui a été remplacé par un jeune if.
Voici les ifs d'Yvetot, Seine Maritime, Normandie - France
l'if sauvage d'Yvetot près du Mont-Asselin avec l'aimable autorisation de son propriétaire
Un des 30 "iveteaux" à Yvetot, quartier du Fay, chez M. et Mme Martot
Un des nombreux ifs de la propriété de M. et Mme Tesnière rue Niatel à Yvetot
Une haie d'ifs route de Cany à Yvetot
Une autre haie d'ifs intercalée entre des hêtres rue Ferdinand Lechevallier à Yvetot
Une haie d'ifs à l'intérieur d'une propriété rue Carnot
Arilles d'ifs rue Niatel à Yvetot
Le majestueux if fastigiata du manoir de la Buissonnière à Yvetot chez M. et Mme Nestasio, rue de la Gare
Un bel if mâle rue des Chouquettes, à Yvetot
Un bel if avenue Georges Clemenceau non loin de l'ancienne friche Vatine (scierie), avenue Gorges Clemenceau
Jardin d'ifs chez M.et Mme Lecoulteux, route de Doudeville à Yvetot
Jardin d'ifs rue Jean François chez M. Bonmartel à Yvetot
L'effet topiaire
Un élégant if rue des deux ponts à Yvetot
L'if rue des Parts à Yvetot
Un if sur l'ancienne propriété du pépiniériste Valentin, avenue du Maréchal Foch
L'if de la rue Haemers, face au manoir de la Buissonnière à Yvetot
Un if de la rue de la République à Yvetot
Un if qui est en limite du tennis-club d'Yvetot
L'if historique de l'ancien presbytère puis de l'ancienne sous-préfecture d'Yvetot
Un des ifs du jardin de l'Harmonie municipale rue de Bailly
Un des ifs de l'ancienne propriété L.A. Beaucousin, rue Thiers à Yvetot
Un des ifs de la rue des Zigs ZagS à Yvetot
Un des topiaires du nouveau cimetière d'Yvetot, rue des Zigs Zags
Un des ifs de la rue Bellanger chez Mme Hartout
L'ivaie de la cour de l'ancien tribunal d'Instance d'Yvetot
Une autre ivaie, rue des Fonds à Yvetot
Un autre if rue Niatel à Yvetot
Plan de situation des ifs à Yvetot en fonction de la localisation d'un ou plusieurs ifs et de ceux sur les communes de Sainte-Marie-des-Champs, de Saint-Clair-sur-les-Monts et d'Auzebosc.
C'est sur l'ensemble du cœur historique d'Yvetot que se situent majoritairement les 170 ifs implantés à Yvetot. La deuxième particularité réside dans le fait que certains ifs sont limitrophes aux communes d'Auzebosc, Saint Clair-sur-les-Monts, Ecalles-Alix, Sainte Marie des Champs, Valliquerville et Baons-le-Comte, à la manière de bornes. La troisième particularité est que l'absence d'ifs sur les zones périphériques au centre-bourg s'explique par le fait que ces terres avaient fonction de terres agricoles, terres de labours, prairies, vergers et herbages.
La dernière remarque de cette analyse indique très nettement que l'impact des bombardements de la seconde guerre mondiale sur le centre-ville laisse un vide et une énigme. Quid de la présence de l'if en centre-bourg hormis le rescapé de la rue du Couvent sur l'emplacement de l'ancienne sous-préfecture et d'un if qui malheureusement a été abattu dans la cour de la propriété du docteur Candon, rue Bellanger en bordure du nouveau centre-ville reconstruit après-guerre et de celui de la rue des Parts!
Deux ifs à Sainte-Marie-des-Champs
Les ifs en pépinière chez Gamm Vert à Sainte-Marie-des-Champs
L'ivaie du Mesniltate chez M. et Mme Tourtois
Des ifs en bordure de la départementale au niveau du nouveau centre-bourg
L'if du cimetière de Sainte Marie-des-Champs, de l'ancienne église de la commune et de l'ancien bourg
Topiaires d'une propriété de Sainte-Marie-des-Champs
L'if du clos de l'église d'Ecalles-Alix
Le vieil if de l'église de Croix-Mare
Une des deux ivaies exceptionnelles de Croix-Mare, route de Cideville
L'autre ivaie exceptionnelle de Croix-Mare : 90 ifs dont une allée plantée
Un if à la Hérucherie sur la commune d'Auzebosc
Plusieurs sites d'ifs sauvages, ifs au naturel comme les décrit Robert Bourdu
Du côté de Rives-en-Seine, en sombre sur les falaises les taches sombres montrent le peuplement d'ifs sauvages des roches de La Roquette vu de Villequier et au-dessous vu d'en bas des roches
Du coté de la Barre-y-Va
Ci-dessus, l'if accroché à la falaise à l'entrée de Villequier coté Norville
vers Duclair entre Mesnil-sous-Jumièges et St Paul,
les ifs s'accrochent au coteau et aux falaises crayeuses
Des ifs sauvages en équilibre... tels de funambules sur la roche au dessus des falaises
...et après Duclair à l'Anerie
Les ifs sauvages au hameau La Fontaine à Saint-Pierre-de-Varengeville, coteau escarpé de la Seine normande
Les ifs sauvages au hameau La Fontaine à Saint-Pierre-de-Varengeville, coteau escarpé de la Seine normande au niveau du célèbre siège de Gargantua - AU CENTRE - peu avant le hameau de La Fontaine et la roche voisine à droite d'où j'ai vu le défilé de l'Armada en 2004.
Sous la roche du siège de Gargantua après de l'Anerie de Duclair
Un if au dessus du siège de Gargantua, vu des berges de la Seine
Le siège de Gargantua et ses ifs au dessus vu des berges de Duclair à St Pierre de Varengeville
La Roche à St Pierre de Varengeville où l'on aperçoit nettement les ifs accrochés au pinacle que l'on retrouve en sombre sur l'image suivante ci-dessous
Les ifs sauvages au hameau La Fontaine à Saint-Pierre-de-Varengeville, coteau escarpé de la Seine normande au niveau du pinacle voisin du célèbre siège de Gargantua, avec la vue vers Duclair.
Ci-dessous une vue du dessous du pinacle du siège de Gargantua sur lequel j'ai appris à faire de la varappe dans les années 70à l'époque équipé par le Club Alpin Français, section de Rouen.
Ci-dessous le coteau calcaire de la roche proche du siège de Gargantua, côté La Fontaine et les ifs de l'escarpement
Ci-dessous les ifs sur l'escarpement au dessous de La Roche coté La Fontaine
Les ifs sauvages accrochés au pinacle de La Roche (au dessous, au-dessus et sur les contreforts
Au dessous les ifs, côté hameau La Fontaine
Ci-dessous un autre peuplement d'ifs (en sombre) près de Mauny, rive gauche de la Seine
Ci-dessous, près de Rouen dans la côte de Canteleu, les ifs dans l'escarpement
Ci-dessus sur le coteau entre Orival et Oissel les ifs en vert sombre accrochés au dessus des pelouses calcicoles, paradis des orchis sauvages
Dans le chapitre III nous nous intéresserons à la 1ère expansion de son territoire, enclavé dans le Duché de Normandie puis dans le Royaume de France.
La Maison d'Yvetot, la reconnaissance de ce territoire par le Royaume de France et son expansion jusqu'à la fin du 15e siècle.