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L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021-2021] - Ivetot à Yvetot

002 - L'histoire du patrimoine végétal d'Yvetot [1021-2021] - Introduction

Vestige d'un fossé-talus à proximité de la rocade sud à l'entrée du Mont-Asselin, prises de vue photographiques aux quatre saisons sur la période 2005-2012 - collection Printemps-été-automne-hiver.

Vestige d'un fossé-talus à proximité de la rocade sud à l'entrée du Mont-Asselin, prises de vue photographiques aux quatre saisons sur la période 2005-2012 - collection Printemps-été-automne-hiver.

Le patrimoine végétal de la ville d'Yvetot !

Quel est-il ? ; comment le définir ? ;  comment s'est construit le paysage d'Yvetot ? par qui ? ;  Qu'en reste-t-il et quel est son avenir?

Introduction

 

Le patrimoine végétal d’une ville est rarement traité dans sa globalité. Les recherches se focalisent davantage sur un site, un lieu, un jardin, un parc pour exalter sa beauté, sa singularité, son endroit, son histoire… 

Intrigué par le déficit de patrimoine en centre-ville d’Yvetot déjà constaté dans les années 1950  par Henri Cahan[1] et plus récemment par Louis Lapert[2] à la fin des années 1970, Louis Lapert  journaliste, chroniqueur conclut son article intitulé "La ville d'Yvetot a-t-elle un patrimoine ancien?"

« De cette époque, dont, répétons-le, il ne reste pour ainsi dire rien sur le plan matériel, on peut conserver l’histoire : c’est à peu près le seul patrimoine d’Yvetot. »

J’ai partagé le même constat surtout après que le théâtre, [3]l’hospice et la prison aient été détruits dans les années 80 et 90. Ce sentiment a été renforcé plus tard par la destruction du petit pavillon du cordonnier d’Yvetot à l’entrée de la rue du Calvaire et par celle de la chapelle Saint-Louis en 2016. 

Que reste-t-il aujourd’hui du passé architectural d’Yvetot antérieur à la Révolution ?

Juste probablement deux ou trois petites anciennes ruelles devenues impasses suite à l’édification de la clinique CLERET. L’une d’entre-elles est encore pavée : Rue Victor Hugo, impasse Vaudry.

Louis Lapert en dit ceci :

« l’Yvetot, vue par Hugo en juillet 1836, a bien changé : l’auberge, où ce soir-là il descendit, n’est plus en tant que telle, puisque ce sont les propriétés et ateliers Retout et Vaudry, séparés comme autrefois et probablement depuis toujours par la même disposition de pavés de grès, de sorte que l’eau de pluie (et autres matières liquides de jadis) ne forme qu’une seule rigole ! et de chaque côté, au pied des murs des bâtiments, ces blocs de pierre plantés de telle façon que les roues des voitures ou charriots anciens ne puissent causer des dégradations en la circonstance, c’était absolument nécessaire, puisque, comme Vaudry le confirme, sa propriété et sa voisine étaient relais des courriers… Cette impasse Vaudry, c’est peut-être le seul vestige du village médiéval que fut Yvetot et que connut vers 1350 Jean IV, qui fut l’un des premiers à signer « roy d’Yvetot »

Cette impasse Vaudry n’est pas la seule puisqu’il existe parallèlement à celle-ci une seconde impasse privée et une troisième qui débouche au 2 rue du Cornet.

Autres vestiges du centre bourg de l'ancienne principauté d’Yvetot : le tracé de la  rue Thiers, de la rue Bellanger, celui de la rue Niatel, de la rue Mare Bridelle, de la rue Louis Ferdinand Le Chevallier, l'axe de la rue du Couvent, une portion de la rue du Calvaire, l'axe rue de l'Etang, la rue de l'Avalasse, l'axe de la République, de la rue de Bailly.  Très anciens subsistent les fragments de la pierre tombale de Jehan IV qui se trouvent au pied du campanile de l'église Saint-Pierre, la place St Louis, jadis Louis Féron, ce qui reste de  l'ensemble du quartier du Fay avec en son centre le manoir du Fay, près du C.D.I.S. l'ancien corps de la  ferme du Verger, l'ensemble des masures du Mont-Asselin et de Réfigny ainsi que les maisons construites avant la Révolution.

Seuls subsistent les documents d’archives qui illstrent ce patrimoine historique. Mais ceux-ci bien qu’abondants comportent des lacunes et se trouvent dispersés en France.

Constatant que le patrimoine végétal avait été très peu étudié par les chercheurs, constatant que ce patrimoine végétal existe essentiellement à la périphérie du centre-ville actuel, j’ai pensé qu'il pouvait être nous apprendre sur l'histoire de la ville. 

En étudiant le patrimoine végétal ancien à l’aide des cartes, des atlas, des plans terriers ou des plans cadastraux, j’ai tenté de comprendre et de retracer l’évolution du paysage d’Yvetot au cours du précédent millénaire.

J’ai pensé que pour étudier les questions patrimoniales il valait mieux les examiner dans le fil de l’histoire pour mieux comprendre leurs évolutions.

La lecture d’un texte d’Annie Ernaux[4] fut le déclencheur de ma recherche :

« … cette ville-là plus laide du monde selon Flaubert. Dans mon souvenir, l’opinion des yvetotais eux-mêmes n’a jamais été bien meilleure. La mocheté d’Yvetot, sans cours d’eau, sans le moindre parc ou jardin public, détruite deux fois, en 1940 et en 1944, banalement reconstruite, était une affaire entendue. Une sorte d’endroit disgracié que l’on habitait par tradition ou nécessité, faute de pouvoir aller ailleurs."

Néanmoins pour examiner ce qui relève du patrimoine, il faut se glisser dans la peau d’un chercheur, d’un historien, d’un botaniste, d’un écrivain, d’un urbaniste, d’un architecte, d’un paysagiste, d’un cartographe… Il faut accepter d’endosser toutes ces casquettes afin de tenter de ne rien laisser échapper.

Pour tenter de lever des doutes et de vérifier ses hypothèses il faut également accepter d’endosser la posture de l’archiviste qui ne cesse de compiler et de lire : dans l’archive  se trouve parfois la clef de lecture pour comprendre ce que l’on découvre, ce que l’on exhume.

« Qui a le goût de l’archive cherche à arracher du sens supplémentaire aux lambeaux de phrases retrouvées ; l'émotion est un instrument de plus pour ciseler la pierre, celle du passé, celle du silence.[5] »

Tout d’abord, pour regarder « ma ville » autrement, je me suis tourné vers les auteurs qui en y vivant, en y séjournant, ou en la visitant l’ont décrite à leur époque.

Il semble que le premier récit sur Yvetot soit « Tristan le voyageur, ou la France au XIVe siècle, de Louis-Antoine-François de Marchangy[6].  Curieusement ce roman épique ne fut écrit qu’au début du 19e siècle. Saugrenu, le récit du passage de Tristan à Yvetot dépeint singulièrement les habitants de ce royaume.

Son récit à propos de la campagne normande alentour est décrite comme un pays de cocagne que les envahisseurs scandinaves auraient façonné et protégé délaissant leurs armes pour se complaire dans ces pâturages verdoyants et nourriciers. Tristan décrit les vergers comme les plus beaux jamais vus sur la planète, plantés de pommiers dont les pommes excellent par leurs parfums et leurs saveurs dans cette région de la Neustrie où poussent blés et maïs.[7] Tristan se délecte du meilleur des breuvage : la boisson pétillante qu’est le cidre aussi suave que le parfum de l’orange. Il décrit les pommes aux couleurs écarlates rehaussant l’éclat de la verdure. Il fait référence à un texte de Bernardin de Saint-Pierre[8], que nous retrouverons plus loin, dans lequel il est écrit que la Neustrie détient un trésor qui est contenu dans la pomme divine, les pépins qu’aurait reçus en prix de la beauté la belle Siofne[9] que lui aurait volés une fée pour les répandre dans les campagnes.

Un demi-siècle plus tard, dans sa nouvelle Un Normand, Maupassant écrira :

« Nous avions bu beaucoup de ce cidre adorable, piquant et sucré, frais et grisant, qu’il préférait à tous les liquides »[10]

Si la pomme et le cidre décrivent ainsi cette Normandie verdoyante et pétillante, il faut attendre le 18e et le 19e siècle pour voir se répandre les dictionnaires universels d’histoire ou de géographie décrivant les villes.  Un des premiers à décrire les atouts patrimoniaux, dont celui du végétal à Yvetot, fut Thomas Corneille[11]. Voltaire, [12]  quant à lui, se plaira à railler la véracité du récit de l’histoire officielle de ce « royaume », s’en moquant sans détours avec ironie. Victor Hugo[13], lui, dépeindra la ville comme austère et sans intérêt soulignant l’aspect hideux prédominant des façades des maisons en brique rouge.

 

Pour d’autres motifs autobiographiques Maupassant aura lui aussi la nécessité de raconter sa jeunesse à Yvetot dont certains faits seront déterminants pour la quitter.

Cependant, nous reviendrons sur Jean Prévost et Serge Reggiani qui firent l’éloge d’Yvetot. Reggiani[14] y trouva asile et refuge bienveillant, et Jean Prévost originaire du pays de Caux, qui imaginait y vivre heureux après la guerre tandis qu’il se battait aux côtés des « résistants » dans le Vercors où il perdit la vie, tombé sous les balles nazies.

Par le prisme de la nature, de l’environnement et des hommes, un des premiers à raconter ce qu’il découvrit lors de ses voyages fut très certainement Bernardin de Saint-Pierre[15], natif du Havre, ami de Jean-Jacques Rousseau. Il parcouru à pied la Normandie, empruntant les chemins suivant les anciennes voies romaines[16] de Paris à Dieppe pour rejoindre Bellême (Soligny-la-Trappe). Ce voyage pittoresque et rude lui permit de traverser et de décrire Yvetot et sa campagne environnante, près d’un siècle après Thomas Corneille.

Un siècle plus tard Gadeau de Kerville[17] fut aussi un de ces explorateurs passionné de nature : lui aussi parcourut la vaste « Normandie ». Ce célèbre naturaliste et auteur de renom, natif de Rouen fut un des premiers à sillonner la Normandie pour l'étude de ses vieux arbres. Ses travaux furent publiés dans le bulletin de la Société des Amis des Sciences Naturelles et du Muséum de Rouen (1890-1932). Ce qu'il faut retenir de son travail c'est l'intérêt qu’il a porté à l’Histoire et aux Sciences. Sillonnant le pays de Caux il s’arrêta devant le vénérable chêne d’Allouville-Bellefosse, à une courte distance d’Yvetot.

L'abbé Cochet[18] , Charles Nodier[19]  et l’abbé Tougard[20] furent à leur tour des ambassadeurs de la beauté des paysages et des patrimoines normands dans leur écrin naturel. Je reviendrai plus loin sur les découvertes de L'abbé Cochet[21] qui s’est attardé sur les édifices antiques et architecturaux de la Normandie. Il décrivit en particulier les trois chapelles d'Yvetot et son église recelant des trésors cachés, exceptionnels sur lesquels Christian Fédina[22], reviendra un siècle plus tard dans son opuscule sur la chapelle Saint-Louis de l'hôpital Local d'Yvetot.

Avant de basculer dans le 20e siècle on doit beaucoup à la recherche méticuleuse de Beaucousin[23] qui a légué de précieux indices dans son ouvrage historique sur la principauté d’Yvetot, qu’ont repris un siècle plus tard Jean Thorel[24], Robert Tougard[25] et Serge Couasnon[26] pour construire leurs ouvrages. Beaucousin a traduit et transcrit le terrier[27] de 1566, ce document, sans carte permet toutefois d’interpréter le patrimoine végétal de cette époque.

Au 20e siècle sur le plan de la botanique il faut citer les travaux de Bernard Boullard[28]. Ces études ont permis aux spécialistes et aux néophytes de s’instruire depuis les années 1960 sur les plantes de Normandie[29].

En 2004, Didier Mouchel[30] publie un ouvrage : Les vieux arbres de la Normandie. Cette recherche documentée de nombreuses photographies comparées est remarquable.  Son étude revisite l’inventaire des arbres remarquables de Gadeau de Kerville établi au siècle précédent. Cette démarche d’inventaire témoigne de l’importance à inscrire le végétal dans les registres patrimoniaux, trop souvent absent avant le 21e siècle.

En 2008 les Études Normandes[31] ont édité : Le patrimoine végétal. S’y trouvent étudiés le chou de Saint-Saëns, les fossés, les clos-masures...

Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine normande, les C.A.U.E.[32], l’A.R.E.H.N.[33]et l’O.N.F.[34], entre autres, ont édité une précieuse documentation sur le végétal et l’environnement.

Après Didier Mouchel, Annick Vallée[35] a publié un ouvrage sur les arbres remarquables en Haute Normandie. 

En 2015 le C.B.N.B. L.[36] a sorti un indispensable « Atlas de la flore sauvage de Haute Normandie ».

Plus récemment en 2017, l’ouvrage de Benedicte Percheron[37]consacre un chapitre à l’histoire du Jardin des Plantes de Rouen.

Cet inventaire, loin d’être exhaustif, permet de focaliser sur les recherches consacrées au patrimoine végétal. En revanche, à ce jour et à ma connaissance, aucune étude n’a été consacrée au patrimoine végétal d’une ville de la Métropole, à l’exception d’un ouvrage dédié au patrimoine naturel d’une ville française : Ajaccio[38].

Yvetot n’échappe pas à la règle. Quatre publications couvrent le patrimoine végétal propre à Yvetot dont deux sont consacrées exclusivement au manoir du Fay, une autre à la chapelle Saint Louis et à la chapelle des Dames Blanches et l’autre de Christian Fédina décrivant les trésors de la chapelle Saint-Louis.

 

Comment l’idée de cette recherche a -t-elle germé dans mon esprit ?

 

Mes collectes botaniques, notamment au manoir du Fay et au parc de la Buissonnière à Yvetot depuis 2015, m’ont permis d’étoffer mon herbier contemporain et mon jardin nomade.

A force de m’immerger dans les jardins yvetotais, m’est venue l’idée de contacter Annie Ernaux, avec laquelle je correspondais régulièrement depuis 2012, pour recueillir son sentiment sur le patrimoine végétal d’Yvetot d’après ses souvenirs.

Cet échange lui permit d’envisager l’écriture d’un texte sur le jardin de son père, un des jardins de « La Pépinière », rue Clos des Parts.

Son texte fut le véritable déclic pour concrétiser cette recherche car à priori personne n’avait conservé la mémoire aussi précise de ces jardins à Yvetot. Au milieu des années 60 Annie Ernaux quittait Yvetot, tandis que mes parents déménageaient d’Hautot-Saint-Sulpice pour venir s’y installer avec leurs sept enfants en 1964.

Gardant en mémoire le souvenir d’un cœur de ville sans espace vert, hormis le minuscule jardin de la rue du Docteur Roux, j’ai toujours été intrigué par cette ville sans arbres.

En marge de mes explorations végétales à Yvetot, je me suis rendu compte qu’il serait intéressant, passionnant et urgent d’écrire et de construire l’histoire du patrimoine végétal de ma ville dans laquelle je vis depuis 1964.

Me penchant sur ce sujet, je me suis aperçu que peu de villes affichent la valorisation d’un patrimoine végétal en tant que tel :  Rennes, Gonesse, Albi, Ermont, Angers, Avranches, La Madeleine, Saint-Priest, Grenoble, Pau, Chaville, Nancy, Montmorency, Jouy en Josas, Calais, Dammarie, Saint Dié, Le Mans, Avignon, Reims, Quiers.

Mais qu’en est-il d’Yvetot ?

La start-up KerMap[39] propose d’observer le potentiel végétal de chaque ville et de le comparer avec des moyennes nationales. Ce travail à l’échelle nationale résulte d'une collaboration entre la start-up rennaise Kermap, et l’incubateur de l'Institut Géographique National (IGNfab).

Ces résultats font apparaitre que l’empreinte végétale peut se comparer entre villes de même importance en Seine Maritime ou entre villes de même population en France.  

Ce travail a notamment été produit pour Yvetot

En 2019, il apparait que le patrimoine arboré d’Yvetot est moins arboré que la moyenne nationale. Le pourcentage de patrimoine arboré en ville s’élève à 10 %(centre-ville) et s’élève à 12% (ville et campagne). La surface par habitant du patrimoine arboré en ville s’élève à 39 m² alors qu’il est de 247 m² pour Belbeuf (coteaux boisés de la Seine) ; 131 m² pour Grand-Couronne ; 22 m² pour Le Petit-Quevilly.

 

Une telle différence interroge ?

 

Ceci étant observé, j’ai opté pour élargir les domaines d’investigations : l’histoire, les vues iconographiques, les vues aériennes, les cartes postales, les récits, les archives, les témoignages c’est-à-dire tout ce qui peut constituer un fonds documentaire évoquant un patrimoine végétal à travers les époques, les siècles, un millénaire.

Au sortir de la dernière guerre, la ville a dû se reconstruire. Elle a connu une expansion et une urbanisation sans répit. Mais pendant la dernière décennie la politique de la ville a essayé de concilier préservation du végétal et créations de nouveaux espaces de vie.

Annie Ernaux qui a vécu rue Clos des Parts à l’époque de la reconstruction de la ville n’a vu que ruines, gravas, chantiers et forêts de grues en centre-ville. 

Le contexte de ce quartier Clos des Parts exprime bien la nature d’Yvetot : c’est en périphérie du centre-ville que le « végétal » se trouve et s’y est épanouit.

La découverte de l’existence des jardins de « La Pépinière » que je n’ai pas connus, m’a conforté dans l’idée d’aller enquêter loin du centre-ville, là où se trouve finalement une plus grande empreinte verte dans la ville.

Ainsi je suis allé à la rencontre des yvetotais et des institutions afin de recueillir leurs souvenirs de ces jardins privés oubliés, ceux de la rue des zigzags et ceux de la voie ferrée, ceux de la rue Ferdinand Lechevallier, ceux de la Villa Héricher, ceux de la Sente des Courses.

Ecrire l’histoire du patrimoine végétal d’Yvetot c’est encore mettre en visibilité les autres domaines dans lesquels le végétal apparait : la flore de pierre, le vitrail, la mosaïque, la photographie, les armoiries la vidéo, la carte, le plan, l’atlas, la chapelle Saint-Louis, le Musée des Ivoires, l’église d’Yvetot, l’Hôtel de ville…

Avec l’autorisation de nombreux chercheurs, auteurs, historiens, il m’a semblé judicieux de citer des extraits de leurs ouvrages et de leurs recherches pour les mettre en perspective avec l’objet de cette histoire du patrimoine végétal d’Yvetot.

De même j’ai pensé dans ce récit citer de nombreux extraits de témoignages et d’interviews à la rencontre des institutions, des yvetotais et des habitants des anciennes paroisses de la principauté d’Yvetot.

[1] Ancien maire-adjoint de la Ville d’Yvetot dans les années 50

[3] Ancienne halle-au-blé, appelée ainsi en raison d'une halle aux grains qui s'y trouvait construite par un des princes d’Yvetot

[4] In :  La Seine-Maritime des écrivains, préface de Philippe Delerm, Yvetot, A propos d’Yvetot par Annie Ernaux, Editions Alexandrines, Paris 2007 et 2014.

[5] Arlette Farge, Le goût de l'archive, Points, Histoire, Editions du Seuil, 1989, p.43

[6] Tristan le voyageur, ou la France au XIV siècle, Louis-Antoine-François de Marchangy, Canel, 1825 – volume 2.

[7] Le maïs poussait-il au 14e siècle, on peut s’en étonner.

[8] Frag. Sur l’Arcadie ? liv.1, chant des Gaules. Bernardin de Saint Pierre est l’auteur du célèbre roman intitulé Paul et Virginie

[9] Personnage romanesque  féminin cité par l’auteur

[10] Guy de Maupassant, in :  "Un Normand » - Gil Blas, 10 octobre 1882. In : Gérard Pouchain, Promenades en Normandie avec un guide nommé Guy de Maupassant, Préface de Catherine Tolstoï-Lanoux de l'Académie française, Editions Corlet, Condé-sur- Noireau, 1993, p.203.

[11] Thomas Corneille, Dictionnaire Universel Géographique et Historique, tome 3, 1708.

[12] 1776 : une petite société locale contrainte par décision de justice de jouer sans public. C’est le sieur procureur fiscal qui porta la requête au parlement de Rouen. L’affaire fut communiquée au procureur général du Roy d’Yvetot le 27 octobre 1776 et délibérée au parlement de Rouen le 30 octobre 1776. Il était reproché à cette société existante « d’exercer la mémoire, orner l’esprit et régler le maintien par la représentation de quelques pièces de théâtre…/… Cette association d’un plaisir instructif a donné avec agrément plusieurs représentations » dont Zaïre de Voltaire. - M. de Voltaire, Zaïre, tragédie, représentée, pour la première fois, le 13 auguste 1732.- 355 p. Répertoire général du THÉÂTRE FRANÇAIS -Théâtre du Premier Ordre-Voltaire. Tome I -

Les raisons qui ont poussé le Procureur Fiscal sont qu’«il ignore ce qu¹il peut se passer dans de pareilles assemblées soit contre la religion, les bonnes mœurs et l’Etat » Impiété, libertinage, révolte, voilà des soupçons qu’on affiche sous le prétexte de l’auguste autorité des lois. Pour terminer avec cette affaire, le Parlement décida que les membres de cette société pouvaient : « être authorisés à en user comme par le passé en observant les règles de la décence et en ne jouant entr’eux que des pièces permises » in :  Revel de Labrouaize, requête au parlement (1), Archives Départementales de la Seine Maritime.1779, Rouen, pp 73-78.

[13] Texte repris par Louis Lapert, in : Archives de Louis Lapert, conservées par ses descendants : « A Travers les rues d’Yvetot » Rue Victor Hugo – Impasse Vaudry – La ville d’Yvetot a-t-elle un patrimoine ancien ? article paru dans le numéro 167 – 4ème trimestre 1980 – de la revue nationale « HABITER »

[14] Serge Reggiani arriva à 8 ans à Yvetot, en 1930. Son père chassé d’Italie arriva avec un statut de réfugié lors de la naissance du fascisme en Italie. Installé à Yvetot quelques mois avant, il fit venir son fils peu après.

Son père fut garçon coiffeur au salon Cottard dans lequel exerçait Aline Fercoq qui même le prit un jour sur ses genoux. Son père dut patienter longuement pour obtenir une carte de séjour. Dans tout Yvetot on surnomma son père « Monsieur Récépissé ». A l’école communale le petit Serge Reggiani il appris le français impeccable puis il affirma ses talents en lettres partout dans toutes les écoles, collège et lycée où il fut titré premier en lettres de sa classe. Puis en quittant Yvetot le père de Serge tint un salon à Paris, Faubourg Saint-Denis, il en fut propriétaire. Quant à Serge il devint le célèbre comédien puis le chanteur que l’on a connu interprétant les chansons de Gainsbourg, Vian, Prévert.

Retour à Yvetot 35 ans plus tard, en tournée, en première partie du récital de Barbara, il fut le premier artiste à occuper la scène du « Drakkar » peu de jours avant l’an 1966 d’après le Courrier Cauchois du vendredi 31 décembre 1935. In : Le Courrier Cauchois, édition Yvetot pays de Caux, ADSM, JPL/89/18

[15]Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, est un écrivain et botaniste français, né le 19 janvier 1737 au Havre.

[16] In La Seine-Inférieure historique et archéologique : époques gauloise, romaine et franque, Jean Benoît Désiré Cochet, janv. 1864 Derache

[17] Gadeau de Kerville - 1858-1940- né à Rouen, botaniste, zoologiste, entomologiste, spéléologue et archéologue français.

[18] Conservateur du musée des Antiquités de Rouen au 19e siècle.

[19]  Ecrivain et auteur de récits de voyage en Normandie

[20] Historien et auteur du 19e siècle.

[21]  L’Abbé Cochet fut inspecteur des monuments historiques et religieux de la Seine Inférieure

[22] Christian Fédina est l’un des Membres du C.E.P.C.

[23] Auguste Beaucousin (1827-1907) auteur de l’Histoire de la Principauté d'Yvetot

[24]THOREL Jean, De l'origine du royaume d'Yvetot, thèse pour le doctorat en droit, université de Rouen, 1985. F 1004. et in : La Gazette du patrimoine cauchois (n° 6, 1er semestre 1996), dirigée par R. Tougard, se penche sur l'origine du fameux "royaume d'Yvetot" avec Jean Thorel.

[25] Robert Tougard, historien cauchois et yvetotais qui a raconté l'épopée normande, étroitement liée au sort de la cité d 'Yvetot. Il est un des membres fondateurs du Cercle d’Etudes du Patrimoine Cauchois en 1994.

[26] Ancien conseiller municipal d’Yvetot entre 1983 et 1991, auteur du livre « Le petit roi d'Yvetot ». 2005 : une histoire de la lignée des rois d'Yvetot, en Seine-Maritime.

[27] Un terrier est un registre contenant les lois et usages d'une seigneurie.

[28] Le 26 novembre 1994 à Yvetot, Salle des réunions Bernard Boullard a donné une conférence sur Jean de la Varende, chantre de la Normandie. In : Bulletin de liaison du « Cercle d’Etudes du Patrimoine Cauchois », la Gazette du patrimoine cauchois, n° 3 – 2ème Semestre 1994, p.3. Bernard Boullard est né en 1927, professeur de biologie végétale à l’université de Rouen et membre de l'Académie d'Agriculture de France depuis 1987.

[29] Bernard Boullard  a publié des travaux en 1976 puis en 2005 à propos  des plantes de Normandie. Son plus récent ouvrage a introduit la dimension patrimoniale végétale d’une ville, intitulé Plantes et arbres remarquables des rues, squares et jardins de Rouen, publié en 2006. Alors que j’avais lu plusieurs de ses ouvrages, j’ai eu le privilège de rencontrer B.Boullard à Rouen pour la première fois en 2019 lors du vernissage de mon exposition herbier chromatique à Rouen au jardin  du Musée Flaubert de de l'histoire de la Médecine.  Il me félicita publiquement pour lui avoir fait découvrir cet herbier contemporain inédit, fort lui-même d’avoir visité des curiosités botaniques de toutes sortes en 127 pays de la planète.

[30] In : Les vieux arbres de la Normandie, Didier Mouchel, Editions Point de vues, 2004.

[31] In : In : Patrimoine végétal, Etudes normandes, n°3/2008, Patrimoine et végétal

[32] Conseil Architecture Urbanisme Environnement

[33] Agence régionale de l'Environnement de Normandie

[34] Office National des Forêts

[35] Arbres remarquables de Haute-Normandie, Annick Vallée, Editions des Falaises, 2011.

[36] Conservatoire Botanique National de Bailleul.

[37] Les sciences naturelles à Rouen au XIXe siècle, Muséographie, vulgarisation et réseaux scientifiques, Bénédicte Percheron, Collection : Histoire des sciences et des techniques, Éditeur : Éditions Matériologiques, 2017.

[38] Ouvrage édité avec le concours du Conseil Général de la Corse du Sud, CNDP et CRDP de Corse, collection Découvrir le patrimoine naturel, 2010.

[39] In : https://www.nosvillesvertes.fr ; https://www.nosvillesvertes.fr/data/insee=76758/name=Yvetot ; https://kermap.com/ ; 

http://ignfab.ign.fr/.

De l'impasse Vaudry,  il reste cette prise de vue photographique de Louis Lapert, qui illustra un article de sa série publiée dans les colonnes du Courrier Cauchois : A travers les rues d'Yvetot, l'impasse Vaudry, rue Victor Hugo et dans un article paru dans le numéro 167 du 4e trimestre 1980, revue nationale HABITER.

On reconnait au fond, une R6 témoin de cette époque.

Archives de  Louis Lapert,  en rapport avec son document préparatoire.

 

Almanach 1950 - Publicité Vaudry pages Yvetot, Archives de la Médiathèque Guy-de-Maupassant de la C.C.Yvetot Normandie 

 

Ci-dessous, la seconde impasse parallèle à l'impasse Vaudry, 2021 - autorisation spéciale de Mme  Anne Marie Carpentier, droits réservés

Ces deux voies sans issue restent des voies privées.

"La Halle aux grains était un bâtiment long de 47,5 mètres et d'une superficie de 627 m2. Au XIXe siècle, la rue à l'arrière s'appelait rue aux Vaches."

"La carte  montre les halles, côté place d'Armes, durant le marché agricole"

"Devenue propriété de la ville en 1833, la halle aux grains, vue ici côté place des Belges, fut transformée[…] Elle faisait également office de salle des fêtes et de cinéma. En 1925, elle abritait le cinéma Pathé dont le directeur était monsieur Cauvin. Le bâtiment survécut aux destructions de la seconde guerre mondiale, mais hélas pas à l'urbanisme moderne des années soixante-dix"

In : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.47 et 95.

Dans cette Halle aux grains fut aménagé le "théâtre" qui fut également salle de cinéma. Dans cette salle de spectacle s'y tenaient également des conférences dont celle de Jehan Lepovremyne le 26 janvier 1961. Jean Hétru s'occupe de la prise de son.

Jehan Lepovremoyne (1903-1970) a notamment écrit : Les noces diaboliques en 1929 ; Contes des jours heureux et des autres en 1947 ; Ma grand-mère paysanne en 1954 ; Le Pays de Caux en 1965. 

 

Photographie d'archive du Paris-Normandie, édition d'Yvetot-pays de Caux, 1961.

De l'impasse Vaudry,  il reste cette prise de vue  de Louis Lapert, qui illustrera un article de sa série publiée dans les colonnes du Courrier Cauchois : A travers les rues d'Yvetot, l'impasse Vaudry, rue Victor Hugo et dans un article paru dans le numéro 167 du 4e trimestre 1980, revue nationale HABITER.

Archives familiales Lapert, Louis Lapert.

 

 

La physionomie du cœur de ville d'Yvetot, ville architecturale et minérale avant tout.

 

 

"Des commerces de diverse nature se trouvaient au croisement des rues de l'église et Bellanger, qui s'appelait auparavant rue des Arpents. De belles publicités, notamment pour les célèbres biscuits Lefèvre-Utile, ornaient les murs des immeubles." 

La physionomie de la perspective de la rue a tout de fois changée en raison du remplacement des premiers immeubles avec les nouveaux immeubles érigés lors de la reconstruction jusqu'au carrefour de la rue de l'Union, de part et d'autres de la rue Bellanger. Au loin on devine la place Saint-Louis aujourd'hui renommée Place Louis Féron. A droite, ce sont de grands immeubles qui ont modifié récemment les abords de l'église nouvelle.

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.29.

"La rue Ferdinand Lechevallier doit son nom à celui qui fut député-maire d'Yvetot de 1881 à 1904. Cette rue, bien que située elle aussi non loin de l'église et donc assez centrale, était, sur une partie au moins, dépourvue de commerces et plutôt réservée à l'habitat."

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.62.

De l'embranchement avec la rue du Cornet, aujourd'hui la rue  conserve globalement cette allure sauf à l'immeuble  en perspective qui a donné lieu et place d'un carrefour tel qu'il dessert la rue de Bailly, la rue Niatel, la Rue Felix Faure, la rue de l'Union et la descente de la rue Ferdinand Lechevallier.

 

 

 

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.31.

Avant les bombardements survenus pendant de la seconde guerre mondiale qui défigura l'actuel centre-ville, la rue de l'étang rejoignait la rue du Calvaire autour d'un d'ilot d'immeubles à deux étages. Sur cet îlot figure l'actuel  rond-point de l'Hôtel de Ville.

 

 

 

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.68.

 

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.57.I

De la mer, on arrivait à Yvetot par la rue de la République, un des principaux axes que nous décrira Philippe Gaury, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire de nos communes dont celle de Barentin qu'il conçut avec Georges Verdure, et celles de Mesnil-Panneville, Carville-la-Folletière, Fréville et "IL ETAIT UNE FOIS ENTRE BARENTIN ET YVETOT", cette dernière préfacée par Robert Tougard.

 

vue de l'ancienne église construite sous le règne de Camille III d'Albon  environ vingt ans avant la Révolution française.

"Les stands de bâches étaient bien alignés sur le place de l'église me mercredi, jour du marché"

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.39.

 

Le Manoir du Fay  racheté par la Ville d'Yvetot à la fin des années 1980 est un des  seul survivants des nombreux manoirs construits  sur le territoire de l'ancienne principauté d'Yvetot et probablement l'un des plus vieux.

Vue du Manoir du Fay au temps de l'alignement des hêtres à l'arrière du manoir et contre le mur du jardin clos, avant leur abattage et leur remplacement par les actuels peupliers en 2020-2021.

depuis 2021 les peupliers ont été abattus tout comme les frênes.

Extrait image, in : Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Nouvelles Editions Sutton, 2007, p.90.

"La place Saint Louis, devenue place Louis Féron, sur laquelle trône toujours une statue symbole d'abondance, installée au milieu d'une fontaine. Elle se trouvait auparavant sur la place de l'Eglise. La rue Bellanger a conservé son charme grâce à son environnement bien conservé." In : Mémoire en Images, Yvetot, Laurence Abensur-Hazan, Editions Alan Sutton, 2007, p.67.

Les vestiges de la pierre tombale de Jehan IV

in : le Petit roi d'Yvetot, Serge Couasnon, Editions Corlet, 2005.

Retour à Yvetot 35 ans plus tard, en tournée, en première partie du récital de Barbara, il fut le premier artiste à occuper la scène du « Drakkar » peu de jours avant l’an 1966 d’après le Courrier Cauchois du vendredi 31 décembre 1965.

In : Le Courrier Cauchois, édition Yvetot pays de Caux, ADSM, JPL/89/18

 

 

Annie Ernaux qui a vécu rue Clos des Parts à l’époque de la reconstruction de la ville n’a vu que ruines puis chantiers et forêt de grues en centre-ville. 

Archive photographique  de Didier Clatot in : YVETOT dans la Seconde Guerre mondiale, Didier Clatot, Edition CARAVEL Création, 2019, p.28. Didier Clatot est l'auteur de nombreux ouvrages  sur Yvetot

 

 

 

 

POST SCRIPTUM

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